Conseil communautaire – Orientation budgétaire : l’opposition alerte, la majorité défend son cap

Le rapport d’orientation budgétaire présenté jeudi soir à Saint-Vallier, au conseil communautaire, par Jean-François Jaunet, en l’absence de Daniel Meunier, premier vice-président chargé des finances, se voulait un acte fédérateur. Mais, en démocratie, chacun est libre d’apporter sa vision et ses critiques, d’où le débat d’orientation budgétaire. Celui-ci avait un goût particulier puisqu’il clôturait la mandature avant les élections municipales de mars prochain, lesquelles auront, bien évidemment, des conséquences sur la composition du conseil communautaire et de sa majorité.

Un débat a eu lieu, certes, mais avec Charles Landre (opposition), seul contre tous. Le futur candidat à la mairie du Creusot, égal à lui-même, reconnaissait certes le brouillard qui enveloppe les finances et les importantes inconnues, tout en espérant qu’il se dissipera d’ici le 31 décembre. Il a néanmoins exprimé son désaccord, « entre les investissements et le fonctionnement, les ratios se dégradent, il faut donc changer les priorités ».

Avec la baisse de la DGF (dotation de l’État), la taxe sur les locaux commerciaux vacants et la légère augmentation de la cotisation foncière des entreprises, « nous devons changer de direction », déclarait Charles Landre, mettant en garde l’exécutif contre d’éventuelles difficultés financières. « La seule ressource sera alors fiscale, et elle va s’abattre sur ceux qui vivent sur le territoire. Le moment est venu de réfléchir aux ressources ».

Laetitia Martinez (majorité) ne cachait pas son désappointement, sans être pour autant désarçonnée. « L’an dernier, c’était déjà la même chose. Ce sont une nouvelle fois des coups de rabot sur nos finances, sur les dotations. Ce sont des ressources en moins pour les collectivités. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, va obérer nos capacités d’investissement ».

La conseillère communautaire et régionale partageait l’une des phrases fortes de la résolution du congrès des maires : « Le mandat a commencé dans le confinement, il se termine dans la confusion ». Néanmoins, elle se montrait résolument optimiste, « car ici, à la communauté urbaine Creusot Montceau, on s’en sort ».

Jean-Claude Lagrange, maire de Sanvignes, conseiller régional et vice-président de la CUCM en charge du développement économique, partageait la même philosophie que sa collègue.

Avant que le président de la CUCM n’apporte son éclairage, Jean-François Jaunet, rapporteur du rapport d’orientation budgétaire, stigmatisait Charles Landre. « Vous voulez toujours faire des économies sans jamais donner la moindre piste ».

Il est toujours possible de moins dépenser, « de ne pas augmenter les impôts et même de les baisser, mais c’est démagogique », répondait David Marti à Charles Landre. « Nous n’avons pas à rougir des 1,25 % sur le foncier, nous étions les seuls dans le département à ne pas l’avoir fait. Nous avons fait un choix courageux pour maintenir et améliorer le service public ».

Rappelant encore que ce mandat a traversé crises sanitaire, financière, sociale et environnementale, il ajoutait : « Nous avons fait face, enfin… pas tout le monde dans cette assemblée. Nous avons été courageux. La CUCM, en Bourgogne–Franche-Comté, a été la seule à mettre le plus d’argent pour sauver les artisans et les petites entreprises. Nous leur avons donné 5 € par habitant. La solidarité a joué en faveur du monde économique ».

Faut-il croire que l’opposition, dans son ensemble, partageait le point de vue de Charles Landre, alors qu’il a été le seul à s’exprimer ? C’est, de toute évidence, un autre débat. Mais qui ne dit mot consent.

« Ici, la grande majorité n’est pas dans le renoncement, ni dans une solution de repli consistant à dire : on ne fait rien. Moi, je n’en veux pas », prétendait le président. « Nous ne sommes pas pessimistes, mais réalistes ». Il ajoutait toutefois : « Nous n’aurons pas les mêmes capacités que celles que nous nous sommes données nous-mêmes ».

J.B.

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