Conseil communautaire – L’idée de fusion des commissariats du Creusot et Montceau inquiète les élus

Quand la situation le demande, police nationale et gendarmerie unissent leurs efforts.

 

 

C’est par la voix de Georges Lacour (groupe des communes rurales de moins de 3000 habitants, soit 17 communes dans la CUCM) que le sujet évoqué la semaine dernière par Yves Séguy, préfet de Saône-et-Loire, est venu clore les débats du conseil communautaire, mercredi soir à l’Alto du Creusot.

L’idée lancée par le préfet serait de fusionner les commissariats de police du Creusot et de Montceau-les-Mines. « On peut s’interroger sur la pertinence du projet » résume Georges Lacour suite à la déclaration d’Yves Séguy qui a pris de court tout le monde, à commencer par David Marti, maire du Creusot et président de la CUCM. « Nous aurions pu en discuter avant avec le préfet » regrette le président.

La question est de savoir si à l’avenir, la sécurité publique ne sera pas calquée sur celle de la santé avec un hôpital pivot à Chalon-sur-Saône et des satellites comme à Montceau et Autun ?

Cette refonte des commissariats de police sur la CUCM, n’est pas une nouveauté mais l’important n’est pas là aujourd’hui. L’inquiétude majeure vient du manque de policiers au Creusot et à Montceau. Ceci dit, « qu’un des deux commissariats devienne un commissariat bis, ce n’est pas acceptable » poursuit David Marti.

Dans une vision globale, on pourrait même pousser le bouchon un peu plus loin et imaginer une mutualisation de la gendarmerie et de la police nationale, qu’on efface les zones gendarmerie et les zones police, que tout le monde travaille en bonne intelligence, que le plus proche intervienne rapidement. Une procédure qui a fonctionné la semaine dernière quand la gendarmerie de Montchanin a demandé le renfort de la police de Montceau pour interpeller un automobiliste auteur d’un refus d’obtempérer.

« Pour les commissariats, nous devons travailler pour l’intérêt général alors que je ne me suis pas opposé au départ de la gendarmerie du Creusot sachant qu’il doit se construire une gendarmerie neuve à Montchanin » avance David Marti. Encore que, Yohann Cassier, maire de Montchanin reste perplexe sur la question. « Plus le temps passe, plus on s’éloigne de la construction ».

David Marti, en tant que président de la CUCM, a rencontré le préfet qui lui a dit : « la fusion n’est pas une finalité ». Alors il est où l’intérêt ? « C’est d’avoir une mutualisation avec Chalon, Mâcon autant en termes police et gendarmerie ». C’est de la théorie car en pratique, « j’entends les maires ruraux qui me disent ne plus voir la gendarmerie, là aussi il y a une baisse des effectifs. Alors je suis prêt à discuter mais avec une augmentation des effectifs avant de parler mutualisation » indique le président.

 

 

Une police intercommunale en réflexion

 

 

« Sur le territoire, nous avons besoin de sécurité. Comment la gendarmerie pourra-t-elle l’assurer avec l’arrivée prochaine de Jimmy (mini réacteur nucléaire) et du joaillier MCGP à Coriolis alors que déjà, les policiers du Creusot interviennent à Montceau et inversement » soulève David Marti. « Le préfet va travailler au renforcement » ajoute-t-il. « Nous aurons à faire face à une délinquance économique » fait observer Marie-Claude Jarrot sur ce point.

Alors faut-il que les communes du Creusot et Montceau augmentent les effectifs de la police municipale pour compenser la baisse de la nationale ? C’est la doctrine de l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, « aidez-vous et l’Etat vous aidera », alors que Bruno Retailleau tient un autre discours, « plus vous aurez de municipaux, moins vous aurez de nationaux », doctrine à laquelle « je serais plus favorable » concède le président.

Evidemment, Sanvignes par exemple, pourrait doubler son effectif de la police municipale, passer de un à deux mais ne résoudrait pas pour autant les problèmes de délinquance, ni passer de zone police en zone gendarmerie comme il a été proposé à Jean-Claude Lagrange. Ou alors on installe une gendarmerie à Sanvignes avec un effectif conséquent et la police conserve ses prérogatives sur Montceau, Blanzy et Saint-Vallier tout en augmentant les effectifs. Un rêve.

Envisageable également, est la création d’une police intercommunale, une réflexion lancée par David Marti. Elle pourrait intervenir sur les campements des gens du voyage, lés déchets, en concertation avec les maires ruraux selon leurs besoins. « Ce n’est pas un objectif absolu quand bien même la CUCM doit être l’interlocutrice de la sécurité avec l’Etat. La sécurité reste la prérogative de l’Etat alors que les communes s’occupent de la tranquillité publique dans laquelle nous avons mis déjà beaucoup de moyens, des policiers municipaux, pas les ASVP (agents de surveillance de la voie publique), des caméras, des médiateurs » soutient le président.

Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines partage tous ces points. Elle préconise même une brigade verte qui s’occuperait tous les jours des dépôts sauvages. Mais elle fustige le comportement de la police nationale. « Quand les gens appellent la nuit, on vous répond : on est désolé on ne peut pas venir, on est tout seul ». Elle ajoute aussi, « il faut une réponse de la justice… Aujourd’hui, c’est une catastrophe ».

 

J.B.

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