On pourrait faire un copier-coller du le débat d’orientation budgétaire qui a eu lieu jeudi soir à la salle des fêtes de Saint-Sernin-du-Bois dans le cadre du conseil communautaire, avec celui de l’année précédente et encore de l’année avant et de l’année encore avant avant. Certes les chiffres ne sont pas identiques, toutefois, « nous maintenons une trajectoire conforme à la réalisation du projet de mandat » ont rappelé tour à tour, Daniel Meunier, premier vice-président en charge des finances et David Marti, président de la CUCM.
Un copier-coller sur le débat lui-même avec, toujours, un seul et unique opposant à prendre la parole, Charles Landre qui s’évertue à contrecarrer les plans de la majorité. Il le dit et redit avec toujours cette obstination de voir le verre à moitié vide quand d’autres l’observent à moitié plein.
Car il faut bien l’admettre, le DOB, même si aucun vote n’intervient à la fin du débat, est tellement précis qu’on pourrait le prendre pour le budget primitif 2024 qui lui, sera voté en décembre. Ce DOB prévoit « un niveau d’investissement élevé, estimé à 42 M € tous budgets confondus (hors dette) dont 24.2 M € sur le budget principal » annonce Daniel Meunier. La CUCM maintient donc sa volonté d’investir malgré un environnement économique complexe marqué par une hausse des taux d’intérêts et des tensions géopolitiques majeures, ce que reconnaît Charles Landre.
La bataille des chiffres
Il pointe cependant du doigt « la hausse du recours à l’emprunt » alors que David Marti affirme que « nous avons les capacités à emprunter sans mettre la collectivité en danger ». Il ajoute, « c’est dans les moments difficiles qu’il faut investir ». Il cite en exemple les industries, « et notre industrie va bien », dit-il encore.
C’est l’emprunt mais également la fiscalité dont « vont pâtir les habitants, les artisans et les petites entreprises » déclare le conseiller communautaire de l’opposition. « Nous pouvons emprunter sans renoncer aux projets » reprend le président. « Mais ce qui me dérange, c’est de vous entendre dire que nous faisons peser notre gestion sur les habitants, les artisans et les petites entreprises. Je ne peux pas l’accepter ». Il rappelle les suppressions fiscales, la taxe d’habitation, la redevance télé par le gouvernement. « La hausse fiscale est modérée en dehors de l’augmentation des bases décidés par l’Etat à hauteur de l’inflation. Et le gouvernement a bien fait » estime David Marti. Personne ne bronche.
Les investissements, Charles Landre revient dessus. « Vous annoncez 24 M € en 2024 mais le taux de réalisation l’an dernier n’a été que de 63%, ce qui ferait finalement seulement 15 M € et non 24 M €. Alors évitez de présenter un niveau d’investissement qui n’est pas conforme avec les réalisations ». Réaction de David Marti, « en 2022, ce ne sont pas 63% mais 77%, les chiffres sont vérifiables ».
Le président de la CUCM en remet une dernière couche en évoquant le taux de réalisation à la fin du dernier mandat, « nous avons affiché 110% ». Sur le deuxième mandant en cours, « je ne peux rien affirmer ».
Il termine, « nous donnons les moyens au territoire de regarder vers l’avenir ». Un avenir que Charles Landre voit plus sombre que rose.
Jean Bernard
