Au dernier conseil communautaire de l’année 2024, le point important de la soirée à l’Alto au Creusot, fut sans conteste le vote du budget 2025 qui, avant adoption, quasiment à l’unanimité moins une voix, celle de Charles Landre, passa presque au second plan quand ce même Charles Landre vint questionner la majorité et en particulier David Marti, le président de la communauté urbaine Creusot Montceau, à deux reprises sur les frais de représentation, d’abord ceux de deux salariés du la CUCM, la directrice des relations institutionnelles et internationales et le directeur général des services, sujet inscrit dans les délibérations prises par le président de la CUCM qui portait sur une revalorisation à hauteur de 4000 € chacun puis sur les frais de représentation du président.
Charles Landre s’interrogeait sur le bien-fondé de cette revalorisation de 4000 € et sur les 20 000 € alloués au président.
Les 4000 € furent une tempête dans un verre d’eau. « C’est une ligne budgétaire pour payer les frais de déplacements liés aux fonctions pour l’exécution de leur travail. Ne cherchez pas de polémique là où il n’y en a pas. Tout est transparent » répondait David Marti.
Daniel Meunier, premier vice-président en charge des finances apportait de l’eau au moulin en essayant de faire comprendre à l’élu de l’opposition que ce sont des frais générés par des déplacements à l’extérieur pour renforcer l’attractivité du territoire. Il poussait même le bouchon un peu plus loin et devançait le vote sur les frais de représentations du président qui en 2024 a disposé d’une enveloppe de 12 000 €. « Une enveloppe annuelle qui s’est montrée insuffisante qu’il a fallu valoriser de 1700 €, c’est pourquoi l’enveloppe s’élèvera _ après le vote _ à 20 000 € en 2025 » stipulait Daniel Meunier.
La remarque de Charles Landre déplut à David Marti. « Cibler des collaborateurs, c’est malsain. Si c’est moi, je veux bien mais en même temps, vous ciblez tous les élus et vous laissez entendre que les élus profitent de leur poste. Je ne peux pas l’accepter ».
L’affaire aurait pu en rester là sauf que l’enveloppe de 20 000 € destinée au président de la CUCM devait passer par le vote. Et là, ce fut une toute autre histoire.
Charles Landre posait le décor. « Nous venons de passer une heure trente sur le budget 2025, qu’il fallait faire des économies, qu’il y avait de grandes incertitudes sur les ressources et là, je trouve choquant qu’on augmente les frais de 12 000 € à 20 000 €. C’est une question de décence. 20 000 €, c’est une somme supérieure à un SMIG. Votre mandat (NDLR : celui de président de la CUCM) donne déjà droit à une indemnité. On dit que le vie est difficile alors on ne peut pas ne pas donner l’exemple. Plusieurs élus de cette assemblée sont choqués. Je pense qu’il est important de ne pas voter cette délibération. On demande aux habitants de faire des efforts et les élus n’en feraient pas. Ce n’est pas correct, pas juste. Il est de l’intérêt général que les élus rompent avec une pratique d’un autre temps. J’espère que certains élus me suivront. Ce n’est pas une question de clivage politique mais de ne pas toujours faire porter les efforts par les autres ».
L’indemnité du président de la CUCM : 2113 € après impôt
Un silence assourdissant régnait dans la salle. C’était du lard ou du cochon ? « C’est une attaque personnelle auprès du président » déplorait Daniel Meunier.
David Marti passait à l’offensive. « J’ai rendu transparent ce qui ne l’était pas. Ce que vous faîtes ce soir, c’est de l’incorrection. Tout chef de l’exécutif a des frais de fonction, faire croire le contraire serait mentir. Je veux qu’on sache que les frais professionnels sont dans mes fonctions. Vous parlez d’économie, des années que j’en fais ».
Il évoquait le statut auquel il aurait droit, notamment bénéficier d’un chauffeur. « Je me déplace en train, en taxi, je prends le métro ». Devrait il aussi se servir de ses indemnités pour régler ses frais comme le suggérait Charles Landre ? « Je vais donner le montant de mon indemnité que vous avez diffusé en travestissant les chiffres. En net avant impôt, elle est de 2537 € et 2113 € après impôt pour être président et travailler 7 jours/7, sans avantages, sans congés. C’est une indemnité, pas un salaire ».
Quand David Marti a travaillé pendant plus de 30 ans avant d’être président de la CUCM, « je gagnais plus mais c’est un choix que j’ai fait » argumentait-il. « Avoir votre audace et votre hypocrisie, c’est du populisme » balançait il à son opposant. « J’aurais honte à votre place. Vos paroles portent le discrédit sur l’ensemble des élus. Elles laisseraient entendre que les politiques sont des profiteurs. Il faut avoir l’esprit mal tourné. Les choix que j’ai fait, je ne les regrette pas, c’est par passion. Mais vous, c’est sans doute autre chose qui vous guide ».
Qui allait suivre Charles Landre au moment du vote ? Personne.
Pourtant, il a eu des soutiens. « Charles, tu vas intervenir, m’a t’on demandé avant le conseil. J’ai même reçu un SMS : désolé, je préfère ne rien dire » révélait Charles Landre après coup. Les coups, c’est lui et lui seul qui les a pris. Ses soutiens ont lâché prise. Téméraires mais pas courageux.
J.B.
Il faut que MARTI parte aux prochaines élections de son poste de maire et donc de la présidence de la CUCM. Cela fait trop longtemps que le creusot est favoriser par les investissements de la CUCM. Il faut renouveler les politiques car ils sont complètement déconnectés des vrais besoins…
La présidence de la CUCM devrait revenir à Montceau les Mines, chacun son tour
Soutiens de quoi ? Les comploplos?