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C’était le dernier conseil communautaire de l’année 2025. Une sorte de pot de départ sans pot, sans départ, et surtout sans musique. La dernière surprise party, version comptable.
Après le débat d’orientation budgétaire du mois dernier, les conseillers communautaires réunis à l’EVA de Blanzy ont rejoué la même partition, sans fausse note, sans crescendo, et surtout sans enthousiasme. Un remake fidèle, à ceci près que personne ne semblait avoir très envie de revoir le film. Il faut dire que les propos liminaires du président David Marti (lire par ailleurs) n’étaient pas exactement calibrés pour faire sauter les bouchons.
« Dans cette version de la loi de finances issue du Sénat et dans l’attente de la commission mixte paritaire qui se réunira à compter de demain matin (ce vendredi matin), l’impact pour nos finances est évalué à 2,2 millions d’euros ». Ambiance. Et, pour les amateurs de sensations fortes, un possible 3,8 M€ dans le pire des cas.
Il est 19 h 42. Le budget de la communauté urbaine est présenté par Jean-François Jaunet, en l’absence _ pour la deuxième fois consécutive _ du premier vice-président en charge des finances, Daniel Meunier (lire la synthèse plus bas).
Dans la salle, aucun soupir, pas même un sourcil récalcitrant. Un moment rare de communion budgétaire. Le silence est si épais qu’on pourrait presque l’inscrire en section de fonctionnement, ligne « ambiance ». Le document défile, sérieux, aligné, discipliné, décidé à ne provoquer ni débat, ni frisson, ni accident émotionnel.
Chacun à son tour, des vice-présidents viennent rappeler tout ce qu’il convient de mettre au crédit de l’exécutif. Frédérique Lemoine pour l’urbanisme, Guy Souvigny pour le tourisme, Isabelle Louis pour la contractualisation, Jean-Marc Frizot pour le cycle de l’eau, Jean-Claude Lagrange pour le développement économique, et Laëtitia Martinez, conseillère communautaire pour l’attractivité.
« Ce qui définit notre mandat, c’est l’engagement collectif à l’attractivité du territoire », résume cette dernière. Une phrase suffisamment large pour entrer dans tous les budgets.
Jean-Marc Frizot, lui, perd le fil de l’eau pour revenir, une fois encore, sur la hausse de la CNRACL, la retraite des fonctionnaires, qui va peser sur les communes. Rappel utile, sans doute. Au cas où quelqu’un l’aurait oublié, il est aussi vice-président des centres de gestion.
À ce stade, deux élus seulement vont réellement parler du budget primitif 2026.
D’abord Georges Lacour, vice-président en charge de l’économie de proximité, qui s’exprime au nom des dix-sept communes rurales de la CUCM. Il aimerait bien critiquer davantage, mais sans excès, on ne sait jamais. Alors il évoque les trous et les nids-de-poule d’une voirie « trop souvent signalés », suggère d’adapter le règlement des chemins ruraux et conclut que, malgré tout, son groupe votera le budget.
Dernière requête, presque murmurée, que le futur exécutif se dote d’un vice-président à la ruralité. David Marti acquiesce. Tout le monde est d’accord. On peut donc passer à autre chose.
Et puis vient Charles Landre. Qui d’autre ? Le seul à oser dire que ce budget ne l’enthousiasme pas. Le seul aussi à ne pas le voter. Treize minutes pour expliquer qu’il espérait mieux, plus, autrement. Pour lui, ce budget avance prudemment, comme un piéton modèle regardant à gauche, à droite, puis encore à gauche, au cas où un tram budgétaire surgirait en retard. Prudence extrême, visibilité parfaite, mais toujours la même question : où est passé le dynamisme ?
Car ce budget est d’une propreté irréprochable. Rien ne dépasse, tout est rangé, chaque ligne est à sa place. Un budget bien élevé, qui ne fait pas de vagues et c’est sans doute sa principale qualité. Même la ligne « imprévus » a visiblement tout prévu. Personne ne s’inquiète. Personne ne s’enthousiasme. Le budget est adopté dans une sérénité telle qu’on se demande s’il n’a pas été conçu pour endormir les conflits avant même leur apparition.
À ce stade, le conseil communautaire ressemble moins à un débat qu’à une séance de méditation collective sur la stabilité financière. Le budget passe, imperturbable. La démocratie locale, elle, fait un léger somme, parfaitement équilibrée.
David Marti tente bien de réveiller l’auditoire. Il rebondit sur les propos de Charles Landre, notamment sur la question du dynamisme. « Mais tout le monde reconnaît le dynamisme de notre territoire, même au niveau national. Les porteurs de l’économie investissent ici. Voter ce budget va rassurer les chefs d’entreprise ».
Rassurer, oui. Enflammer, non.
C’était un budget de fin de mandat, à quelques encablures des élections municipales qui dessineront les contours de la prochaine assemblée communautaire. On notera d’ailleurs plusieurs absences notoires jeudi soir à l’EVA : Didier Laubérat (candidat à la mairie du Creusot), Jeanne-Danièle Picard et Cyril Gomet (lire son communiqué par ailleurs), manifestement plus proches de Laubérat que de David Marti.
Absents également Éric Commeau, soutien d’Isabelle Louis à Montceau, et Laurent Selvez, Montcellien indépendant, tous deux pourtant prompts à plaider pour un renforcement des liens avec la CUCM. Ce soir-là, le lien le plus solide restera celui qui unissait la salle… à son silence.
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J.B.
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Un budget pour poursuivre la réalisation du projet de mandat 2020-2026, malgré le redressement des comptes publics.
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Le débat d’orientation budgétaire qui s’est déroulé le 20 novembre dernier, a posé le cadre du projet de loi de finances pour 2026 et exposé les conséquences particulièrement importantes des mesures pour la Communauté Urbaine Creusot Montceau.
En effet, à cette date, l’effort imposé à la collectivité est évalué à plus de 3,8 millions d’euros pour 2026, malgré cela le choix a été fait de maintenir un niveau d’investissement permettant d’atteindre les objectifs ambitieux prévu dans le projet de mandat 2020-2026.
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Budget principal
Le budget 2026 prévoit un niveau d’investissement estimé à environ 36 millions d’euros tous budgets confondus, dont 15,4 millions sur le budget principal hors dettes et amortissements.
La répartition du budget principal s’articule autour de 4 piliers principaux qui ont été définis dans le projet de mandat 2021 – 2026 et qui sont : la transition écologique, la cohésion sociale et territoriale, le développement économique et l’enseignement supérieur, et le territoire connecté.
_La transition écologique au cœur de la vie quotidienne est un axe majeur du mandat. Dans ce cadre, 54% des investissements du budget principal y sont consacrés, ce qui représente 8,1 millions d’euros.
_ Le deuxième pilier du mandat se concentre sur la cohésion sociale et territoriale. Ainsi, 38% des investissements du budget principal y sont dédiés, soit 5,7 millions d’euros.
_ Le développement économique et l’enseignement supérieur constituent le troisième pilier fondamental pour la Communauté Urbaine Creusot Montceau, de ce fait 3% des investissements du budget y sont alloués, pour un montant de 535 000 euros.
_ Enfin, 5% des investissements du budget sont dédiés au territoire connecté et aux actions qui en découlent, ce qui se monte à 762 000 euros.
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Budgets annexes
Les budgets annexes qui représentent environ 20,4 millions d’euros d’investissements répartis comme suit :
_ 45% pour l’eau potable, ce qui représente 9,13 millions d’euros ;
_ 33% sur l’assainissement collectif et non collectif (6,77 millions d’euros) ;
_ 13 % pour les transports (soit environ 2 641 000 euros).
_ 9% alloués à la Zone d’Activités Coriolis, aux Zones Activités Économiques et Commerciales ainsi qu’aux Lotissements (une enveloppe d’environ 1 864 000 d’euros)
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Plus en détails
1 – Les recettes de fonctionnement
Les recettes réelles de fonctionnement affichent une baisse de près 2,2% par rapport au budget total voté 2025. Elles s’établissent à 79,14 millions.
Elles comprennent :
• Les produits de la fiscalité, des impôts et taxes, qui s’élèvent à 51,3 millions (-0,10%) et représentent 65 % des recettes réelles de fonctionnement et n’évoluent pas par rapport au budget 2025.
• Les dotations, subventions et participations atteignent quant à elles 22,3 millions (- 6% par rapport au budget voté 2025), soit 28,6% des recettes réelles de fonctionnement. Principal concours financier de l’État, la dotation globale de fonctionnement (DGF) est estimée à 13,72 millions pour 2026, en baisse de 1,5%
• Le produit des services et du domaine s’élève à 1,5 millions (-3,4%).
• Les autres produits de gestion courante s’élèvent à 2,1 millions
• Les produits financiers se chiffre à 394 000 euros
• Les atténuations de charges à hauteur de 80 000 euros
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2 – Les dépenses de fonctionnement
Les dépenses réelles de fonctionnement s’élèvent à 68,6 millions pour 2026. Elles restent stables en comparaison au budget primitif 2025 (+0,12%) et présentent une diminution de 1,73% par rapport au budget total voté 2025.
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Charges à caractère général
Les charges à caractère général, qui regroupent l’ensemble des dépenses nécessaires au fonctionnement général de la collectivité, s’établissent à 28,54 millions (-0,59%). Elles comprennent notamment les thématiques suivantes :
Gestion des déchets : 8,50 millions
Voirie : 3,86 millions
Transports scolaires et signalisation : 5,07 millions
Eaux pluviales et incendie : 1,67 millions
Logistique et moyens généraux : 5,52 millions
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Charges de personnel
Les dépenses de personnel représentent 33% des dépenses de fonctionnement. Le budget prévisionnel est de 22,76 millions, soit une évolution de 1,19% par rapport au budget primitif 2025.
L’évaluation des charges de personnel pour 2025 a fait l’objet d’un réexamen afin d’intégrer dans le budget prévisionnel, l’augmentation du taux de cotisation de la CNRACL dont le coût a été évalué à 250 000 euros.
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3 – Les recettes d’investissement
Les recettes d’investissement, qui assurent le financement des dépenses d’investissement, s’élèvent à plus de 23 millions d’euros.
Elles intègrent en premier lieu l’autofinancement dégagé par la section de fonctionnement, d’un montant de 3,41 millions, les dotations et fonds propres pour 2,5M€, les subventions d’investissement pour près de 1,8M€ et la dotation d’emprunts pour 8,6M€.
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4 – Les dépenses d’investissement
Le Budget Primitif prévoit, à l’image de ce qui a été exposé lors du Débat d’Orientation Budgétaire, un volume financier à consacrer en matière d’investissement pour l’année 2026 avec un des dépenses d’investissement qui s’élèvent à environ 15,47 millions d’euros hors dette et restes à réaliser 2025.
Le budget total d’investissement est de 23 millions d’euros remboursement de la dette comprise et opérations d’ordre incluses.












