La CNL est en colère après avoir découvert la tribune de 47 députés dans le Journal du Dimanche intitulée « Trêve hivernale : ne laissons pas les locataires et les propriétaires à la rue ».
Communiqué de la Confédération Nationale du Logement.
Lettre ouverte réponse à la tribune du JDD de 47 député.e.s
Mesdames, Messieurs les député.e.s
C’est avec beaucoup de surprise, et de colère, que nous avons découvert votre tribune dans le Journal du Dimanche intitulée « Trêve hivernale : ne laissons pas les locataires et les propriétaires à la rue ».
Alors que nous traversons une crise sanitaire d’une ampleur sans précédent, vous utilisez un cas individuel, certes problématique, pour exiger la remise en cause de la trêve hivernale ; un dispositif gagné suite à une immense mobilisation des associations œuvrant dans le domaine du logement au cours de l’hiver 1954 afin de protéger les locataires d’une expulsion avec le concours de la force publique entre le 1er novembre et le 31 mars.
Cette prise de position s’inscrit dans la droite ligne des orientations politiques de votre ministre Emmanuelle Wargon qui, au nom de la soi-disant protection des propriétaires, a refusé de prolonger la trêve hivernale cet été, préférant exposer des gens à la maladie.
Comment pouvez-vous affirmer que la protection des propriétaires bailleurs est insuffisante, alors même que le nombre d’expulsions locatives ne cessent de croître ces derniers années. Si on se réfère à la seule année 2018, la procédure d’expulsion a concerné 155 000 ménages dont 15 993 expulsés avec le concours des forces de police. En dix ans, nous constatons une hausse de plus de 40 %.
Une fois de plus, vous pointez du doigt les plus fragiles, celles et ceux qui risquent de basculer dans la pauvreté la plus totale au lendemain d’une crise économique extraordinaire.
Malgré les alertes de la Confédération Nationale du Logement, et contrairement aux propos publics de la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon, les expulsions ont continué pendant la pandémie. Pas un jour ne passe sans que notre organisation ne soit alertée de situations d’expulsion en territoire et cela sans qu’aucune solution d’hébergement ne soit proposée.
Nous constatons une fois de plus que le sort de milliers de personnes jetées à la rue ne suscite chez vous aucune émotion. Pas un mot pour ces vies brisées. Savez-vous réellement ce qu’est une expulsion ? Avez-vous déjà assisté à une scène où une famille se retrouve sur le trottoir, ses affaires jetées par les huissiers, au mieux dans des cartons, au pire dans la rue ? L’expulsion est une pratique barbare, qui piétine le droit au logement alors même que celui-ci est reconnu par le pacte des droits sociaux des Nations Unies, ratifié par la France. Non, la trêve hivernale n’est pas un problème et nous n’accepterons pas sa remise en cause.
Plutôt que de stigmatiser les locataires, en tant qu’élu.e.s de la Nation vous avez le pouvoir d’agir sur la politique du logement en France ; et au regard de la situation particulière que nous connaissons, il y a urgence à agir.
Dès le début du confinement, la Confédération Nationale du Logement a proposé la mise en place de deux dispositifs afin d’éviter que des milliers de ménages ne basculent dans une situation de pauvreté irréversible : un moratoire sur les loyers et la mise en place d’un fonds d’indemnisation des habitants financé par différents mécanismes.
Au regard de l’aggravation de la crise – les associations parlent de plus de 10 millions de pauvres, les recours aux colis alimentaires sont de plus en plus nombreux, les impayés de loyers augmentent -, nous avons demandé la semaine dernière à Emmanuelle Wargon de geler les loyers pour toute l’année 2021 et de prendre une mesure inédite, celle de la gratuité des loyers pour toute la période de confinement.
D’accord sur le fond. Il est inadmissible pour tout être humain qui se respecte qu’on puisse expulser des gens gens honnêtes et ce quelle que soit la saison.
Quelques bémols :
1) Nous ne sommes pas au lendemain d’une crise économique extraordinaire mais juste à l’aube de celle-ci. Donc, on n’est pas au bout de nos peines.
2) L’article tendancieux du JDD (journal du Dimanche) ne me surprend pas vu qu’il est la propriété du groupe Lagardere (Arnaud Lagardère 58 millions d’€uros de revenus en 2020). Il eut été souhaitable que la CNL le précise.
3) Certes, les journalistes du JDD prennent des cas isolés pour en faire une généralité. Le souci, c’est qu’à la lueur de mon expérience bénévole au service de ma famille et de mes relations depuis plus d’un demi siècle en locations immobilières, ces cas isolés sont au final très nombreux.
Je pense particulièrement à toute cette masse de commerçants, artisans qui consciente de la médiocrité de sa future retraite a investi dans l’immobilier locatif et qui avec des retraites à 1000€/mois a vraiment besoin de ces revenus fonciers et ce juste pour survivre.
4) Si j’admets que les propriétaires méritent parfois d’être dénoncés. Il n’en demeure pas moins que certains locataires (souvent aisés et qui connaissent la loi) se comportent comme des escrocs vis à vis de leur propriétaire.
Juste 2 exemples (et j’en ai à moi seul une dizaine à votre disposition)
a) Un locataire à rempli de ciment toutes les canalisations avant de quitter les lieux. Au tribunal il a été condamné d’après ce que je sais mais on ne tond pas un œuf…
b) Mon ex-beau frère super bricoleur après avoir acheté une ruine dans le Haut Doubs et sacrifié tous ses week-ends pendant 2 ans pour en faire une véritable merveille s’est retrouvé avec 6 mois d’impayés de la part de son locataire technicien horloger et qui bossait pour 4000 Euros par mois en Suisse.
Le pire est que faute d’une décision de justice, il ne pouvait même pas changer les serrures et relouer. Il a donc attendu 6 mois supplémentaires.
Il est clair d’après ce que j’ai pu constater
1) La loi est parfois impuissante et ce sont nos députés qui doivent la changer
2) La loi peut toujours être contournée.
Il est facile pour un proprio raciste (quand il découvre, juste avant la visite que sa future locataire potentielle est noire) de dire que l’appart est déjà promis.
Il faut donc changer les mentalités et c’est un travail qui s’inscrit dans la durée.
L’éducation en est le principal pilier.
tout à fait d’accord JBL
il ne faut pas se contenter de lecture à sens unique!
Et si les loyers sont suspendus que fait on des petits propriétaires qui ont besoin ce revenu pour vivre décemment?
ET IL FAUT RECONNAITRE LA MENTALITE DE CERTAINS LOCATAIRES ET NE PAS CACHER L’ETAT LAMENTABLE DANS LEQUEL CERTAINS ABANDONNENT LEUR LOCATION