Condamné pour violences volontaires, il est libre; depuis, Sabrina est harcelée, elle a peur de son retour

Photo illustration.

Il a percuté sa voiture avec son enfant à bord, explosé les vitres de son véhicule, défoncé sa porte d’entrée, tenté de l’étrangler devant l’école. Le 30 décembre dernier, il est condamné à 18 mois de prison dont 10 ferme. Direction Varennes.

A Blanzy, Sabrina pensait en avoir fini avec cette sordide histoire de violences conjugales. Le temps de la reconstruction sonnait, la page se tournait.

Rappelez-vous, en novembre 2019, les féminicides font la Une de l’actualité, pas un jour sans qu’on annonce un nouveau chiffre. Gouvernement, associations, élus, tous dénoncent ces violences faites aux femmes.

Le Premier ministre, Edouard Philippe déclarait à cette époque: « nous devons mettre fin à des dysfonctionnements dont nous n’avons pas jusqu’à aujourd’hui voulu prendre conscience ».

Et pourtant, le nombre de féminicides a totalement disparu de l’actualité, littéralement submergé par la crise du coronavirus. Or, que disait-on il y a quelques semaines, l’une des conséquences les plus dramatiques du confinement pourrait être l’explosion des violences faites aux femmes.

Depuis le 12 avril dernier, Sabrina est à nouveau en panique. Sa voix au téléphone en témoigne. Elle débite sans aucune pause. « Je sors du commissariat (de Montceau), je n’ai pas pu déposer plainte. Sur internet m’a-t-on dit ».

Elle est désemparée car la veille, elle a appris grâce à l’insistance de son avocat

que son ex-conjoint a été libéré le 11 avril après 4 mois et 10 jours de prison.

« Il est libre et personne ne m’a prévenue » dit-elle amèrement.

Et dès le lendemain (12 avril), « je suis harcelée sur mon téléphone, il a essayé de piraté mon compte Facebook. J’ai appris par ma banque qu’il avait tenté de faire un prêt à mon nom. L’enfer recommence ».

Sabrina sait juste qu’il est normalement confiné chez son frère à Lyon et est logiquement interdit de mettre un pied en Saône-et-Loire. « Dans un premier temps, j’ai pensé qu’il avait un téléphone en prison mais en fait, il est en liberté. A-t-il un bracelet électronique, est-il placé sous contrôle judiciaire ? Je ne sais pas », précise-t-elle.

Alors elle a écrit au procureur de la République, au juge d’application des peines, même envoyé un mail à madame le maire de Montceau. Elle a composé le 119 pour s’entendre dire de déposer plainte.

Dès le 12 avril, le harcèlement est quotidien. « Depuis qu’il est sorti de prison, sa soeur m’appelle pour prendre des nouvelles de sa fille (elle a 5 ans) alors que pendant 4 ans, elle n’a jamais appelée ».

« Et s’il revenait ? »

Cette situation épouvante Sabrina. « Je suis son obsession, je suis à lui… Il m’a toujours dit qu’il finirait par me crever. Il n’a rien à perdre. Je ne vais peut-être pas mourir du covid mais sous les coups de mon ex. Ce n’est pas quand je serai entre quatre planches qu’on dira : elle a pourtant tout fait. Là, c’est stop ! »

Le père de sa fille est un homme violent. Il a été condamné, le voici en liberté. « Mais pourquoi ça recommence. C’est à lui de se cacher, pas à moi » lance exaspérée Sabrina. « Pourquoi ne m’a-t-on pas prévenue qu’il sortait de prison ? »

Où est la logique ?

Jean Bernard

3 commentaires :

  1. On constate encore une fois le lacsisme de la justice.😡
    Courage pour cette femme et toutes celles qui sont confrontées aux mêmes soucis.

  2. Bonjour Sabrina, ça me fait énormément de peine !
    C’est inadmissible que l’on ne reçoive pas votre dépôt de plainte au commissariat !!!
    Si vous le pouvez, contactez moi par mail.
    Je connais des organismes notamment ceux qui suivent mes deux procédures.
    À très bientôt j’espère.
    Aurore.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *