Discours de David Marti, président de la communauté urbaine Creusot Montceau
Monsieur le doyen,
Mes chers collègues,
Permettez-moi tout d’abord de vous faire part de ma vive émotion à être face à vous ce soir. Vous venez de me renouveler largement votre confiance pour un deuxième mandat en tant que président de la communauté urbaine. La reconnaissance et la confiance que vous me témoignez sont un très grand honneur pour moi et je vous en remercie très sincèrement.
C’est avec fierté et responsabilité que j’engage ce nouveau mandat à vos côtés. Je dis « à vos côtés » parce que l’esprit de rassemblement et de travail collectif animera une nouvelle fois ma volonté et ma détermination à développer notre territoire.
Comme vous le verrez dans quelques instants, j’ai souhaité proposer un exécutif ouvert en termes de représentation politique, de sensibilités et respectueux de notre caractère à la fois urbain et rural. Au-delà de cet équilibre au sein de l’exécutif, j’ai la volonté d’associer encore plus les élus aux décisions en organisant par exemple des conférences des maires de façon plus fréquente, convaincu qu’elles ont démontré toute leur pertinence durant le mandat écoulé.
Notre territoire est ambitieux et il se doit d’être audacieux. Ensemble, nous relèverons les défis pour que notre territoire tienne le rang qui est, et qui doit être le sien au sein de la grande Région Bourgogne-Franche-Comté, et plus globalement à l’échelle de notre pays.
L’assemblée qui se tient ce soir a une signification particulière parce qu’elle s’inscrit dans un contexte socio-économique sans précédent. Personne ne peut nier la gravité de la situation. Cette crise marquera de toute évidence les prochaines années.
Ensemble, nous devons construire un avenir plus juste, plus social et résolument tourné vers l’humain. Avec nos partenaires institutionnels et tous ceux qui souhaiteront nous accompagner, nous travaillerons dans ce sens. Je crois profondément en l’intelligence collective qui aboutit à une mobilisation effective des compétences qui permettent d’atteindre des objectifs plus ambitieux.
Ainsi, face à l’urgence, j’ai d’ores et déjà initié les Assises territoriales de la relance économique. L’idée étant de repenser collectivement un système économique plus social et plus solidaire à la lumière des enseignements tirés de la crise.
En juin, un questionnaire a été diffusé auprès de 2 500 acteurs privés, publics et parapublics. Quelles sont les mesures à prendre pour relancer l’activité économique ? Comment renforcer les écosystèmes locaux pour mieux résister aux chocs susceptibles de se reproduire ? Comment favoriser la localisation ou la relocalisation d’activités essentielles pour le territoire ? Comment intégrer davantage les dimensions humaines et environnementales dans notre économie ?
Les réponses à ces questions, nous les trouverons ensemble, en nous appuyant notamment sur les nombreuses contributions que nous avons reçues. Lors de ces Assises qui seront organisées à l’automne, si les conditions sanitaires nous le permettent, nous en restituerons la synthèse et élaborerons collectivement une stratégie de développement et un plan de relance de l’économie locale, au sein duquel la communauté urbaine jouera pleinement son rôle.
Aucun sujet ne sera évité ! A commencer par l’action de la communauté urbaine elle-même. Il est temps de nous réformer et de nous renouveler pour affiner notre stratégie et nous donner les moyens de répondre efficacement aux nouveaux enjeux qui se dessinent devant nous. Ce projet ne pourra se faire de manière unilatérale, la confrontation des points de vue et des expériences sera nécessaire. Chacun a un rôle à jouer : entreprises, établissements d’enseignement supérieur, structures d’insertion, partenaires institutionnels…
Est-ce à dire que le développement économique sera une préoccupation majeure de ce mandat ? Oui, j’en suis certain ! Au détriment des autres politiques publiques ? Bien sûr que non ! Rappelons que le développement économique n’est pas une fin en soi. C’est une nécessité pour favoriser l’emploi et préserver la dynamique de notre territoire au bénéfice, avant tout, de ses habitants.
Il ne fait guère de doute que l’attractivité au sens large figurera parmi les enjeux sur lesquels nous devrons travailler. Et cette attractivité, elle ne se limite pas à l’économie. Elle se définit aussi par la qualité de notre cadre de vie, donc de nos aménagements urbains, par l’adéquation de l’offre de logements avec les attentes de nos concitoyens et de nouveaux habitants potentiels, par la qualité de l’offre numérique ou encore par la pertinence de nos services de proximité. Ceux qui relèvent des compétences communautaires mais aussi ceux qui relèvent de nos communes, comme les modes de garde pour les enfants, les activités périscolaires et de loisirs ou encore l’offre culturelle et sportive…
Sur les compétences liées au quotidien et à la proximité, là aussi des défis nous attendent pour les années qui viennent. Des investissements conséquents sur l’eau et l’assainissement, des choix majeurs en matière d’organisation et de gestion des déchets devront être faits en partenariat avec d’autres territoires voisins qui partagent les mêmes objectifs que nous.
Il nous faut poursuivre et amplifier le travail engagé sur notre patrimoine et l’offre touristique pour que nos atouts dans ce domaine deviennent de véritables références au niveau national et international.
Dans un monde de plus en plus mobile, de plus en plus digitalisé, les citoyens et les différents acteurs économiques ont la possibilité de choisir où ils souhaitent s’implanter. L’attractivité déterminera donc leur choix.
Les villes et les territoires sont désormais en concurrence. Ensemble, nous devons donc envisager de définir l’identité qui nous correspond le mieux de manière cohérente et structurée. Ensemble nous devons réfléchir à une stratégie globale permettant de servir une réalité de terrain.
Et quoi de mieux que de se réinventer autour d’un projet commun porté par tous ?
La crise sanitaire a sans nul doute mis en exergue les limites de la vie en métropole. Les Français sont d’ailleurs de plus en plus sensibles à leur qualité de vie conjuguée à la préservation de l’environnement. S’ouvre à nous alors une opportunité qu’il faut saisir et engager.
Il me parait évident que tous ces sujets constituent un défi passionnant à relever et je suis persuadé que nous avons la capacité de réussir.
J’ai bien écouté le discours de politique générale du Premier ministre hier à l’assemblée. Il a fait référence plusieurs fois aux territoires et au rôle majeur qui est le leur. Précisant même qu’il fallait les « libérer ».
Ces mots font échos à ce que j’ai toujours revendiqué avec conviction. Une décentralisation forte, responsable et dotée de moyens à la hauteur de ce qu’elle mérite.
Une fois encore, nous, les élus, avons notre rôle à jouer. Mais tous les acteurs devront être à nos côtés si nous voulons partager collectivement, les fruits du succès !
Arrivant au terme de mon propos, je tiens à vous assurer que je demeurerai un défenseur acharné du service public. Que je ne ferai aucune concession à ceux qui voudront l’affaiblir ou le minimiser. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le renforcer et démontrer sa pertinence qui est une évidence dans la période que nous vivons.
Nous avons à nos côtés des services et des agents compétents, dévoués qui ont fait la démonstration ces derniers mois de leur capacité d’adaptation et de leur volonté à maintenir coûte que coûte ce lien indispensable entre le service public et les habitants. Nous pouvons tous en être fiers !
Enfin, je tiens à vous assurer que j’ai et que j’aurai constamment à l’esprit la volonté de rassembler afin que notre action fasse sens pour le bien commun et l’intérêt général.