Déclaration de l’ARAC
80ème anniversaire de la libération des camps nazis.
« Voilà ce qui a failli une fois dominer le monde. Les peuples ont fini par avoir raison. Mais nul ne doit chanter
victoire hors de saison : le ventre est encore fécond d’où a surgit la bête immonde ».
Bertold Brecht
Il y a 80 ans, durant la deuxième quinzaine d’avril 1945, les prisonniers de guerre, les déportés rescapés des camps nazis, recouvraient la liberté, délivrés par l’armée rouge à l’Est et par les troupes alliées à l’Ouest.
La monstruosité des crimes commis dans les camps était révélée au grand jour. Ainsi s’écroulait l’univers concentrationnaire avec le régime hitlérien qui l’avait créé dès avant la guerre 1939-1945. Il faut rappeler en effet que les premiers camps de concentration avaient été ouverts dès l’arrivée des nazis au pouvoir en 1933 pour les opposants à leur régime : Dachau (1933), Sachenhausen (1936), Buchenwald (1937), Flossenburg (1938), Mathausen (1938) et Ravensbruck pour les femmes (1938). Au total 300.000 citoyennes et citoyens allemands y ont été internés. Le nombre de camps en Allemagne gonflera devant l’évolution de la guerre avec l’internement des déportés résistants, otages, raflés, complétés en 1942 par la création de centres d’extermination pour les déportés juifs, tziganes et résistants, au complexe d’Auschwitz notamment. On ne trouve pas de mots et d’expressions pour dire que ce qui fut découvert lors de l’ouverture de ces camps : impensable, intolérable. Hommes, femmes, personnes âgées, enfants ayant subi une cruauté sans nom.
L’ARAC tient à rappeler que ces massacres ont été l’œuvre de l’extrême droite fasciste. Hitler, à la suite des élections de novembre 1932 où il a recueilli 33 % des voix et nommé chancelier par le président allemand Paul Hindenburg le 30 janvier 1933.
Hitler devient président du Reich le 3 août 1934. Cette arrivée au pouvoir du fascisme découle d’une situation sociale, économique catastrophique, inflation, chômage, misère et l’incapacité des dirigeants de l’époque de la République de Weimar de faire face courageusement à cette situation.
En cette période anniversaire, il faut noter les effets nocifs de l’ignorance de ces événements, du danger de la réécriture de l’histoire, de l’oubli.
Voilà pourquoi au regard de la situation actuelle en Europe et dans le monde, nous appelons à la plus grande vigilance et à l’action. Nous invitons à nous appuyer sur la connaissance de cette période pour faire face aux enjeux et au dangers d’aujourd’hui.
Le racisme, la xénophobie, le mépris des couches populaires, les idées et les actes démagogiques de l’extrême droite à travers le monde doivent être dénoncés et combattus.
Ensemble faisons du combat pour la paix, du combat pour l’émancipation humaine notre combat commun.