Un bus articulé de 17, 5 mètres de long garé dans une cour pas loin du Bois du Verne mais côté Blanzy, comme c’est étrange. Drôle d’endroit pour entreposer un tel engin d’autant que sur le Bassin minier, des bus de transport de la sorte n’existent pas.
Il n’est pas là par hasard car Frédéric Cecchini, son heureux propriétaire, travaille d’arrache-pied sur son projet, « un nouveau concept » dit-il.
Ce bus, dédié au transport de passagers, il le transforme de ses mains avec l’aide de quelques copains pour en faire un food truck d’un nouveau genre. « Ce genre de véhicule n’existe pas », surtout dans un bus articulé.
Frédéric est un ancien chauffeur routier, il a arrêté les trajets en 2014 et travaille aujourd’hui dans une carrosserie du BDV. « J’ai eu l’idée quand j’étais sur la route, longtemps que j’y pensais ». Mais en 2014, sa demande de s’installer sur une aire de stationnement, notamment de poids-lourds, lui a été refusée.
« Cette fois-ci, j’ai toutes les autorisations et dès la transformation achevée, j’espère fin août, au plus tard mi-septembre, le bus ira s’installer sur l’aire de la Guye, commune de Sainte-Hélène, non loin de Chalon-sur-Saône » explique l’ancien routier.
Ce bus articulé date de 1997, c’est un Mercedes 0405 GN. « Il y a encore deux ou trois ans, il circulait dans l’agglomération de Toulouse. Il est arrivé à Blanzy en février dernier. « Depuis mai, je me suis mis au travail ».
Et le boulot ne manque pas. Il a fallu retirer tout l’intérieur. « Je récupère
certains sièges et en particulier la banquette arrière.
Les clients pourront s’asseoir » raconte Frédéric. Les barres de maintien,
il les transforme en pieds de table.
Ainsi, à l’avant du bus, il installe le coin cuisine. « Tout sera recouvert d’inox » précise-t-il. La suite est destinée aux clients _ principalement des routiers _ qui viendront déguster des sandwichs américains, des burgers, des salades et, par la suite, un plat du jour ». Fred le cuistot ? « J’aime énormément cuisiner. J’ai travaillé chez Franck à Pouilloux. On faisait 400 couverts le samedi et autant le dimanche », rappelle-t-il.
Quant à la sécurité et aux normes, « de toutes manières, je dois respecter les mêmes normes qu’un restaurant ».
Son nouveau concept, il l’a soumis aux banques. Une a dit banco pour un prêt de 15 000 euros. Pas de quoi le refroidir, bien au contraire. « Evidemment j’arrêterai mon boulot. A moi la nouvelle aventure et je pense que ce sera une belle aventure ».
Voilà un food truck qui ne va manquer de susciter la curiosité sur l’aire de Guye. Bienvenue « Chez Fredo ».
Jean Bernard