Ce quintette Betchawind que vient d’intégrer le Blanzynois et directeur de l’école municipale de musique de Blanzy, a du corps et de l’esprit.
Olivier Boreau, cet homme aussi talentueux que discret, compositeur qui est joué dans le monde entier, méritait, qu’un jour, il soit prophète en son pays. Olivier Boreau au cor était accompagné de musiciens originaires du bassin chalonnais, Marie-Christine Jacquard flûte traversière, Audrey Kaniuga hautbois, Christine Guepet clarinette, Frédéric Niekrasz basson, pour un concert à la salle Jacques Prévert de la médiathèque.
Quand on parle de quintette, aussitôt on pense au plus célèbre, La Truite de Schubert pour piano, violon, alto, violoncelle et contrebasse. Avec Betchawind, ce sont des instruments à vent qui nous mettent dans le vent et pas simplement un coup de vent.
On attendait avec une certaine impatience _une impatience certaine _ le passage avec une composition d’Olivier Boreau. Elle arriva après la mise en bouche de cinq danses hongroises d’un compositeur du 20e siècle.
Sur des textes de Guillaume Apollinaire conté par Thierry Rey, la musique du compositeur blanzynois nous plongeait au milieu du chaos, du vent dans les branches ou d’une onde placide sur les eaux qui aurait pu donner l’idée à Landru d’étrangler sa victime. Plus poétique, la flûte traversière rappelait l’oiseau dans Pierre et Loup, quand sur un rythme plus élevé, on imaginait le brigades du Tigre lancé à la poursuite d’une roulotte de Tziganes sur les routes du Bassin minier avec en fond, le générique des Dossiers de l’écran.
L’écriture d’Olivier Boreau, c’est tout cela, des moments inspirés pour mieux respirer chaque note, chaque silence.
Un quintette à vents peut tout se permettre. Quand on est capable de jouer du Boreau, il peut s’avancer langoureusement et sensuellement vers le tango argentin. Astor Piazzolla disait : « le tango n’est pas une danse, c’est un sentiment ». Betchawind a interprété des airs de tango comme un jeune bandonéoniste. Toujours dans le vent. Un vrai temps fort.
J.B.