Blanzy – Hervé Mazurek, il prend le luxe de partir

Hervé Mazurek a choisi son moment. En mars 2026, il ne sera plus le maire de Blanzy. Une décision assumée, revendiquée, presque revendicatrice. Avant de tourner la page, l’édile sortant a tenu à livrer son bilan, sans faux-semblants, ce qui a marché, ce qui a moins bien fonctionné, ce qu’il aurait pu ou dû  faire autrement. Un exercice de vérité rare, à l’heure où l’électeur, il le sait, se montre surtout attentif aux désagréments du quotidien : le nid-de-poule sur le trajet du travail, la voiture qui roule trop vite dans sa rue, la poubelle oubliée ou la réponse administrative qui n’arrive jamais. Le reste appartient vite au passé et le passé n’intéresse plus grand monde.

Pourtant, Hervé Mazurek assume. Son bilan, il le résume en une formule, « le devoir bien fait ». Douze années à la tête de la commune auxquelles s’ajoutent six mois comme adjoint à la culture  et une certitude, celle de laisser une ville « en bonne santé financière ». Une ligne de conduite qu’il revendique, quitte à se voir reprocher un certain manque d’audace.

Car le fil rouge de la mandature est là, la gestion. La rénovation de l’éclairage public en est l’exemple emblématique. Blanzy fut la première commune du Bassin minier à s’y engager. Résultat, des économies substantielles et une fierté clairement affichée. Même logique au restaurant scolaire, où la cuisine a été maintenue en interne malgré un coût réel compris entre 15 et 18 euros, pour une facturation d’environ 4 euros aux familles. A cela s’ajoutent une série d’investissements moins visibles mais structurants comme la rénovation du gymnase Jean-Zay, largement subventionnée, le nouveau centre technique municipal, la réhabilitation de l’ancien restaurant René Picard, le remplacement des chaudières et des huisseries des bâtiments publics ou encore dernièrement, la rénovation de vingt-cinq douches dans les appartements de la résidence Jean Rostand. Autant de choix pragmatiques, réalisés sans augmenter la fiscalité locale.

Trop prudent, Hervé Mazurek ? Lui réfute l’accusation. « On n’a pas rien fait », martèle-t-il. Il concède toutefois un regret, ne pas être allé plus loin dans la mutualisation intercommunale. Des coopérations existent, accueil des enfants différents, prêts de matériel, travail commun autour des médiathèques mais restent, selon lui, insuffisantes.

La culture n’est évidemment pas oubliée. C’est même l’un de ses marqueurs. Les festivals Blanzy en Mars en Famille et Chamboultou témoignent de cette volonté, même si leur pérennité interroge. Autre dossier sensible, celui de la santé. L’installation de trois médecins généralistes, de deux kinésithérapeutes, d’un ostéopathe et de deux cabinets infirmiers est présentée comme un acquis majeur, bien que largement insuffisant face aux besoins. Hervé Mazurek défend néanmoins l’effort consenti par la commune, rappelant que l’investissement d’environ un million d’euros pour les travaux a été intégralement financé par les médecins, la ville se contentant de faciliter leur installation, pour un coût limité à 12,50 euros par habitant.

Maire « disponible et à l’écoute », selon ses propres mots, Hervé Mazurek revendique aussi un attachement constant au commerce de proximité et aux entreprises locales. Un héritage dont pourront, selon lui, se prévaloir les listes Grand et Politi _ Pernette étant volontairement tenu à l’écart. Reste à savoir s’il apportera un soutien officiel. La réponse viendra « en temps voulu », promet-il, avant le 15 mars.

Deux diabolos menthe plus tard, le maire sortant lâche une phrase qui résume sans doute le mieux son état d’esprit : « J’ai le luxe de partir avant d’être mis dehors et avant d’être usé ».

J.B.

 

 

 

 

 

 

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