membre du Parti de la Gauche Européenne-Section Bassin minier-
Michelin, Auchan…
Le PCF ne laissera pas faire cette saignée !
Le déclin de notre industrie manufacturière se poursuit. Sur le mois d’octobre, le bilan est sans appel : la production industrielle chute à son rythme le plus rapide en neuf mois. Symbole de cet effondrement, Michelin annonce la fermeture de deux usines, entraînant le licenciement de 1 254 salarié·es, et Auchan la suppression de 2 389 emplois dans le pays. Le PCF ne laissera pas faire cette saignée et appelle à un moratoire sur les plans de licenciement !
Garantir les activités et les productions existantes est nécessaire pour disposer de points d’appui à une nouvelle industrialisation. Cette question mérite mieux que des effets d’annonces ponctuels, alors que chaque mois de nouvelles fermetures sont annoncées.
La direction de Michelin maintenait il y a quelques semaines qu’on « ne ferme jamais de site pour une question de conjoncture », ce qui n’était en rien rassurant. Notre industrie est engluée dans une crise structurelle, et notamment sur la question énergétique. Le gouvernement peut immédiatement baisser de 30% le prix de l’électricité pour nos entreprises, comme pour les ménages. Cela suppose de retrouver notre souveraineté en sortant du marché européen de l’énergie, mais aussi de se donner réellement les moyens de développer notre production nucléaire. C’est un chantier conséquent qu’il faut engager au plus vite, faute de quoi nous allons au-devant d’une déflagration sociale sans équivalent. C’est aussi essentiel pour affronter avec ambition la réponse au défi climatique.
Nous ne pouvons pas faire comme si cette situation était sans lien avec l’effondrement industriel de l’Allemagne. Outre-Rhin, le secteur de l’automobile vit une crise historique. Volkswagen, Bosch, Continental, ZF ; tant de groupes jusqu’alors symboles de la puissance industrielle allemande qui annoncent des fermetures d’usines, des réductions massives d’effectifs, le gel des salaires… À la différence de la France, ils ne peuvent pas compter sur une production énergétique abondante et à bas coût, victimes du choix dogmatique de mettre fin à leur filière nucléaire.
Et il faut aussi mettre le coût de la guerre en Ukraine à l’ordre du jour, guerre dont les peuples ukrainien, russe et européen sont victimes et qui met de surcroît durablement en péril notre industrie. Tout doit être fait pour stopper cette guerre ! OUI, STOP À LA GUERRE !!
Au cœur de cette crise structurelle, restent les groupes et les actionnaires qui portent une responsabilité énorme. Depuis des années, ils privilégient la fabrication en petits volumes de produits à haute valeur ajoutée dans l’Hexagone, pour délocaliser le reste dans d’autres pays, bien souvent au sein de l’Union européenne (Pologne, Slovénie, Slovaquie…). Une preuve supplémentaire, s’il en fallait, que cette Europe n’est que concurrence entre les peuples et les territoires. Auchan en est un parfait exemple, préférant investir à l’étranger au détriment de ses activités en France. Ce diktat des actionnaires, toujours plus avides de marges à court terme, laisse sur le carreau des dizaines de milliers de familles. Il est urgent de donner des pouvoirs de
contrôle et de décision aux salariés dans les entreprises, mais aussi à l’État qui injecte d’énormes quantités d’argent public sans aucune contrepartie. Il est trop facile de rejeter la responsabilité sur la « concurrence asiatique » et sur la Chine, alors que les causes sont ailleurs.
Il est temps de siffler la fin de cette course a l’abîme ! Que le gouvernement agisse rapidement et mette un garrot sur cette hémorragie d’emplois ; qu’il construise avec ces groupes – dans une logique plus globale et nationale – d’autres solutions que des plans de licenciements et des fermetures d’usines. Reprendre en main notre économie et nos industries, garantir l’indépendance
de notre pays, garantir des conditions de vie et de travail dignes pour les salariés, c’est le projet que les communistes défendent pour la France.
Le PCF est aux côtés des salarié·es et de leurs syndicats qui se battent pour défendre leur emploi et leur outil de travail ! Avec eux, il porte l’ambition d’un renouveau industriel pour la France à la hauteur des défis sociaux et climatiques.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF