Association Christelle – Un quart de siècle de souffrance et de chagrin

Il ne fait jamais beau le 28 décembre. Le ciel lui aussi s’en souvient. Personne n’a oublié ce 28 décembre 1996, personne ne peut effacer ce jour où Christelle Blétry n’est pas rentrée chez ses parents.

Il aura fallu attendre presque vingt-trois ans, le 18 octobre2019 et après deux procès, pour voir l’auteur du viol et du meurtre, condamné définitivement à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 20 ans. Pascal Jardin est le coupable.

Cette condamnation est arrivée tard, très tard car sans la pugnacité de la maman de Christelle, sans l’appui de l’association et de toutes les personnes qui ont remué ciel et terre, aujourd’hui encore, le violeur et assassin, ne serait pas derrière les barreaux.

Mardi 28 décembre 2021, une année de plus, encore une année qui n’efface rien. Devant la stèle au jardin public de l’Eva, les membres de l’association Christelle laissent paraître une profonde tristesse, Marie-Rose Blétry en tête.

Dans son message, Isabelle Jacquet Daviot, le dit magnifiquement :  »

Chaque 28 décembre, l’hommage rendu à Christelle

Réunit de belles et fortes âmes

Qui survivent à un drame.

De grandes dames

Qui contiennent leurs larmes

Et malgré leurs souffrances,

Ne baissent jamais les armes.

L’association Christelle apporte également son aide aux familles victimes d’agression criminelle. Mais des dossiers sont fermés, des éléments utiles à l’enquête sont parfois détruits, le moral est alors au plus bas. « Il faut aller au bout des dossiers non résolus » clame une fois encore Marie-Rose Blétry. « Même si deux dossiers en particulier sont traités, leur résolution n’est pas d’actualité. Les actions au contraire consistent à argumenter contre l’impossibilité de révéler les assassins, croyance actuelle du juge d’instruction, prêt à prononcer des non-lieu » fait ressortir Isabelle Jacquet Daviot.

Difficile de se battre contre des moulins à vent. Néanmoins, l’association et sa présidente ont toujours et mène encore le combat. « La réforme judiciaire engagée par le gouvernement a pris en compte quelques éléments que notre présidente avait soulevés lors de son intervention auprès de la commission des lois relative aux « cold cases ». L’écoute de M Jacques DALLEST s’est révélée très positive et compréhensive. Ainsi l’épreuve de la participation de Marie-Rose à la commission n’a pas été vaine puisqu’une structure nationale associant police et gendarmerie doit se mettre en place en 2022 pour traiter certains anciens dossiers ».

Ne pas abandonner, jamais et toujours repousser des situations indésirables comme ces auteurs qui souhaitent écrire des livres sur les affaires criminelles. « Certaines familles y sont opposées craignant la transformation en scénario télévisé ».

Ne jamais abandonner pour connaître la vérité. C’est pourquoi, ce 28 décembre 2021, le rassemblement autour de Christelle, Carole, Christelle, Valérie, Pascal, Virginie, Nathalie, Sylvie, Corinne, Vanessa, Marthe, « c’est honorer ces hommes et ces femmes aussi qui du fond de leur campagne, veillent à ne pas éteindre la flamme… » termine Marie-Rose Blétry devant Isabelle effondrée par l’émotion.

Jean Bernard