Action du 5 octobre – Rien ne va et la liste est longue pour la CGT

Lettre ouverte écrite par les syndiqués de l’Union Locale CGT Autun à M. le député Rémy Rebeyrotte concernant les raisons de la journée d’action du 5 octobre.



Monsieur le député,
Ce mardi, le 5 octobre, la CGT appelle à se mettre en grève et à se rassembler devant la mairie d’Autun, comme dans presque toutes les villes de France. Cette journée d’action a pour but de dénoncer la politique antisociale du gouvernement dont vous êtes actuellement l’un des soutiens à l’Assemblée Nationale.
Depuis 2017, dans la droite ligne des mandatures précédentes, la Présidence Macron a mis en place une politique de dérégulation généralisée de l’économie, cassant par ce moyen les restes de notre système de protection sociale. De la baisse des APL à la réforme des retraites et de l’assurance chômage, cette politique a creusé le fossé qui sépare l’immense majorité des français et les plus riches, ceux-ci ayant dans le même temps droit, entre autres choses, à la suppression de l’impôt sur la fortune.
Cette politique a entrainé un accroissement historiquement sans équivalent du capital des « premiers de cordée » chers au Président, qui accaparent toujours plus de richesses, produites par les travailleurs qui n’en voient retomber qu’une infime partie. Rien qu’entre mars 2020 et mars 2021, les « super-riches » ont vu leur fortune augmenter de 170 milliards d’euros, soit une hausse moyenne de + 40 %, lorsque le Smic n’a augmenté que de 0,99 % au 1er janvier 2021!
Dans le même temps, la logique purement comptable à l’œuvre dans la gestion des services publics, véritable sabotage, a amené à la suppression de toujours plus de postes et de moyens. Les conséquences de cette politique appliquée au secteur de la santé se sont révélées être particulièrement grave durant la pandémie de COVID-19, mais elles se voient aussi dans l’Éducation
Nationale ou encore dans la privatisation rampante de nos moyens de production d’énergie, notamment les barrages hydro-électriques en 2019, ou encore les projets Hercule et Clamadieu, suspendus du fait d’une mobilisation victorieuse des salariés d’ERDF et de GRDF.
La France de 2021 est celle où les étudiants font la queue à l’aide alimentaire, celle où la précarité augmente dans tous les secteurs, celle où la mise en place du pass sanitaire va créer deux catégories de citoyens au mépris du code du travail, celle où M. Castex prétend qu’il protège les français de la hausse du prix de l’énergie, alors que le gaz va augmenter de 12% au 1er octobre et
l’électricité du même taux en janvier, le tout après une augmentation de 34% depuis le début de l’année. Pour rappel, l’ouverture aux capitaux privés de EDF et de GDF a entraîné une augmentation du prix du gaz de 75% depuis 2005, et de 50% de celui de l’électricité depuis 2007. Mais à part ça, la mise en concurrence, ça fait baisser les prix…
En réponse à la crise sociale majeure qui s’installe, le gouvernement applique servilement les volontés du patronat et du monde de la finance en martelant l’idée de la hausse « nécessaire » de l’âge du départ à la retraite, ou en imposant une réforme qui n’a pour but que de permettre à des fonds de pension de faire du profit sur nos pensions. Pire : la politique qui consiste à verser des aides publiques à des grands groupes industriels sans contrepartie imposée par l’état est sortie renforcée de la crise sanitaire. Résultat : c’est avec des aides publiques en poche que Michelin va supprimer 2300 postes, ou que Renault va en supprimer 2000 d’ici 2025. N’oublions pas Sanofi, qui a été incapable de proposer un vaccin durant la pandémie, ayant préféré sacrifier son département Recherche et Développement pour verser des dividendes massifs à ses actionnaires, alors même que cette société touche de l’argent public depuis de nombreuses années.
La désindustrialisation est une conséquence dramatique des politiques libérales que nous subissons depuis 40 ans. Vous êtes bien placé pour savoir que Autun et son territoire en ont largement souffert, et l’Union Locale CGT d’Autun également, puisque nous constatons et luttons tous les jours contre les fermeture d’entreprises.
Cette lettre ne suffirait pas à énumérer les attaques incessantes contre notre modèle social, et le mépris avec lequel elles sont exécutées. Elle ne suffirait pas non plus à interpeler l’opinion sur le désastre environnemental induit par cette politique.
Face à ce monde qui nous est imposé, la CGT propose un projet de renforcement de notre modèle social, plus égalitaire et respectueux de l’environnement, pour la réindustrialisation des territoires, et c’est persuadés que nos arguments porteront que nous vous demandons, M. le député, de soutenir publiquement notre démarche et notre action qui se développeront dans les semaines et les mois qui viennent pour répondre enfin à l’attente impatiente de la population de notre région.

Pour le Bureau de l’Union Locale CGT Autun

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *