Il en parle peu voire même pas du tout. Il a pourtant été un témoin privilégié des cérémonies du 80e anniversaire du débarquement en Normandie. « Nous n’allez pas parlez de moi ? » demande-t-il. Non pas vraiment mais de l’homme qui a porté le drapeau des CVR (Combattants Volontaires de la Résistance), section de Montceau créé par André Jarrot, Compagnon de la Libération.
« Vous savez, je suis un homme de l’ombre qui fait tout pour tout le monde » se décrit Lorenzo Sementa. « Personnellement, je ne suis qu’un passeur de mémoire ». C’est le moment d’en profiter !
Il n’a pas débarqué sur la plage Utah Beach ni combattu aux côtés des alliés mais ce drapeau des CVR montcelliens, « il méritait d’être là-bas » assure Lorenzo Sementa, « ça fait 50 ans qu’il est là, la Résistance a beaucoup donné pour la libération ».
Ce drapeau a une histoire, Lorenzo Sementa a la sienne. Ils ne pouvaient que faire corps sur les plages du débarquement en Normandie quand bien même se procurer le précieux sésame a nécessité une longue patience. « Avec Aline mon épouse, je suis parti le 3 juin et dès le 4, j’ai pris part aux cérémonies en tant que porte-drapeau ».
Jamais il n’oubliera ce 6 juin 2024, cette cérémonie sur la plage Omaha Beach. « J’étais placé juste derrière le commando Kieffer. J’ai vu Joe Bident à moins de 10 mètres de moi et tous ces chefs d’Etat qui étaient là. Je mesure le privilège, j’ai même du mal à trouver les mots ».
Ce fut un moment bouleversant pour un homme tel que lui. A quoi avez-vous pensé ? Il baisse les yeux, se frotte le menton, les secondes s’égrainent. Plus personne ne parle. Lorenzo prend sa respiration alors que des larmes coulent sur sa joue. « J’ai beaucoup pensé à mon beau-père, j’avais même apporté une de ses cravates ».
Les vétérans américains ovationnés
Son esprit s’est perdu dans les brumes du maquis d’Uchon et les combats de la libération d’Autun. « Le papa de ma femme a été blessé et laissé pour mort mais il a été sauvé par un chirurgien » raconte les yeux rougis, Lorenzo. Son beau-père a été décoré de la Croix de guerre par le général de Lattre de Tassigny sur son lit d’hôpital.
Après la guerre, malgré un genou bloqué, il a travaillé comme lampiste à la mine, a pris sa retraite et il a été porte-drapeau des CVR de 1970 à 2004, année de sa mort. « Depuis, j’ai repris le flambeau et le drapeau est resté dans la famille » fait savoir Lorenzo. « Vingt ans que je le porte et je l’honore comme je peux ».
Honneur et fierté ne sont pas de vains mots dans la famille car la France pour Lorenzo, c’est sa terre d’accueil où il arrivé quand il avait quatorze mois, en 1946. « Mon père est venu d’Italie pour trouver du travail après la guerre pour nourrir sa famille » dit-il. Ils ont habité au quartier du Rouverat à Montceau entre le chenil et le Magny avant de déménager au Bois Garnier. Et madame, Lorenzo l’a rencontrée au bal au syndicat des mineurs.
A vingt-et-un ans, lui l’Italien du sud, a même demandé l’autorisation à son père pour devenir français. « Il m’a dit, c’est la France qui t’a accueilli. J’avais compris ».
Ces souvenirs, son histoire, la sienne, son père, son beau-père, ont énormément chargé émotionnellement Lorenzo Sementa en Normandie. Mais le plus beau saisissement, il l’a vécu à Saint-Laurent-sur-Mer quand les vétérans américains sont arrivés. « Il y a eu une clameur incroyable, la foule a montré toute sa reconnaissance à ces gens pour être dans un pays encore libre ».
Jean Bernard
Les précisions de Lorenzo Sementa : « Notez bien le nom de mon président des CVR de Montceau, Christian Piffaut. Moi, je suis trésorier et porte-drapeau. Madame Jarrot est la présidente départementale des CVR.
Croyez que nous souhaiterions plus de mémoire et de respect de tous et notamment de la part de ceux qui disent nous représenter et se recommandent de combats et de bravoure qu’ils n’ont pas connus et s’auréolent d’une gloire qui ne leur appartient pas mais dont ils se s’enorgueillissent comme s’ils en étaient les acteurs et étaient plus français que les autres ! … Mais qui nous imposent en même temps , par inconséquence et initiatives écervelées , de lourdes relations parfaitement antinomiques qui nous blessent et banalisent les dangers et risques , du passé … et de l’avenir !
Ne fréquentons pas les infréquentables , qui , eux , se souviennent et rêvent … à nos cauchemars !
Un climat aussi pesant et menaçant que celui d’aujourd’hui devrait faire réfléchir aux « LIAISONS DANGEREUSES » !
Devant le danger , il est préférable de sunir « pour tirer la charrette » plutôt que se fracturer et s’exposer davantage au vent mauvais !
Protégeons nos enfants ( comme nous l’avons été par ceux par qui nous sommes encore là pour en rappeler le souvenir ! ) et enseignons leur notre histoire … encore si proche et si vive ! C’est aussi la leur !
Quelques références locales : « Les Téméraires » I et II
– « Une histoire neuve de la Résistance » , de Gérard Soufflet et Jérémy Beurier
– « On n’était pas des saints » , de Jérémy Beurier
enfin un manifestation en France sans drapeaux palestiniens, rouges de la CGT, algériens, soviétiques et du parti « antisioniste »
oui, parlons en des drapeaux quand on voit l’Ukraine et son dirigeant racoleur qui à pourtant eu partie très liée avec le nazisme, mais en écartant la Russie qui a quand jouer un grand rôle dans l’évolution de la guerre. Maintenant en entier accord avec les propos de « réflexion »
Pas géniaux ! … Les « bas du front » !
Avec vos amis haineux, vous avez sali le drapeau Français en vous l’appropriant.
Et vous risquez de fâcher de nombreux sympathisants de votre parti en évoquant un parti « antisioniste », à moins que vous ne souhaitiez que tous les juifs retournent chez eux, en Israël. Mais dans ce cas, vous allez vous mettre à dos, une partie de la communauté juive qui vous a rejoints…..pffff…c’est difficile d’être un HAINEUX.
Merci Réflexion pour votre message.
Voila ce que chantait RENAUD en 1975. Je vous laisse méditer…
Hexagone
Chanson de
Renaud
Ils s’embrassent au mois de janvier
Car une nouvelle année commence
Mais depuis des éternités
L’a pas tell’ment changé la France
Passent les jours et les semaines
Y’a qu’le décor qui évolue
La mentalité est la même
Tous des tocards tous des faux-culs
Ils sont pas lourds en février
À se souvenir de Charonne
Des matraqueurs assermentés
Qui fignolèrent leur besogne
La France est un pays de flics
À tous les coins d’rue y’en a 100
Pour faire régner l’ordre public
Ils assassinent impunément
Quand on exécute au mois d’mars
De l’aut’ côté des Pyrénées
Un arnachiste du Pays Basque
Pour lui apprendre à s’révolter
Ils crient ils pleurent et ils s’indignent
De cette immonde mise à mort
Mais ils oublient qu’la guillotine
Chez nous aussi fonctionne encore
Êt’ né sous l’signe de l’hexagone
C’est pas c’qu’on fait d’mieux en c’moment
Et le roi des cons sur son trône
J’parierai pas qu’il est allemand
On leur a dit au mois d’avril
À la télé dans les journaux
De pas se découvrir d’un fil
Que l’printemps c’était pour bientôt
Les vieux principes du seizième siècle
Et les vieilles traditions débiles
Ils les appliquent tous à la lettre
Y m’font pitié ces imbéciles
Ils se souviennent au mois de mai
D’un sang qui coula rouge et noir
D’une révolution manquée
Qui faillit renverser l’Histoire
J’me souviens surtout d’ces moutons
Effrayés par la liberté
S’en allant voter par millions
Pour l’ordre et la sécurité
Ils commémorent au mois de juin
Un débarquement d’Normandie
Ils pensent au brave soldat ricain
Qu’est v’nu se faire tuer loin d’chez lui
Ils oublient qu’à l’abri des bombes
Les Francais criaient vive Pétain
Qu’ils étaient bien planqués à Londres
Qu’y avait pas beaucoup d’Jean Moulin
Êt’ né sous l’signe de l’hexagone
C’est pas la gloire en vérité
Et le roi des cons sur son trône
Me dites pas qu’il est portugais
Ils font la fête au mois d’juillet
En souv’nir d’une révolution
Qui n’a jamais éliminé
La misère et l’exploitation
Ils s’abreuvent de bals populaires
D’feux d’artifice et de flonflons
Ils pensent oublier dans la bière
Qu’ils sont gouvernés comme des pions
Au mois d’août c’est la liberté
Après une longue année d’usine
Ils crient vivent les congés payés
Ils oublient un peu la machine
En Espagne en Grèce ou en France
Ils vont polluer toutes les plages
Et par leur unique présence
Abîmer tous les paysages
Lorsqu’en septembre on assassine
Un peuple et une liberté
Au coeur de l’Amérique latine
Ils sont pas nombreux à gueuler
Un ambassadeur se ramène
Bras ouverts il est accueilli
Le fascisme c’est la gangrène
À Santiago comme à Paris
Êt’ né sous l’signe de l’hexagone
C’est vraiment pas une sinécure
Et le roi des cons sur son trône
Il est français ça j’en suis sûr
Finies les vendanges en octobre
Le raisin fermente en tonneaux
Ils sont très fiers de leurs vignobles
Leurs Côtes-du-Rhône et leurs Bordeaux
Ils exportent le sang de la terre
Un peu partout à l’étranger
Leur pinard et leur camenbert
C’est leur seule gloire à ces tarés
En novembre au salon d’l’auto
Ils vont admirer par milliers
L’dernier modèle de chez Peugeot
Qu’ils pourront jamais se payer
La bagnole la télé l’tiercé
C’est l’opium du peuple de France
Lui supprimer c’est le tuer
C’est une drogue à accoutumance
En décembre c’est l’apothéose
La grande bouffe et les p’tits cadeaux
Ils sont toujours aussi moroses
Mais y’a d’la joie dans les ghettos
La Terre peut s’arrêter d’tourner
Ils rat’ront pas leur réveillon
Moi j’voudrais tous les voir crever
Étouffés de dinde aux marrons
Êt’ né sous l’signe de l’hexagone
On peut pas dire qu’ça soit bandant
Si l’roi des cons perdait son trône
Y’aurait 50 millions de prétendants
Surement la meilleure de ses chansons et on s aperçoit que 50 ans après « la mentalité est toujours la même »!!!
On ne peut quand même pas faire une psychanalyse de groupe pour les 68 millions de parfaits qui peuplent ce « putain » de pays!!!Il serait peut être temps que les français se regardent une fois pour toute dans le miroir tous les matins et s interrogent sur leurs faits, gestes et pensées et sur les conséquences que cela induit
Grand merci MDR ! Souvenirs partagés ! Mais en dépît de mon enthousiaste culture « Renaudesque » , celle -là , je n’en connaissais pas le texte complet !
L’amère inspiration ne lui manque sans doute pas aujourd’hui , il y a matière ( ! ) et sa voix nous manque !
Quand même , quelque chose à changé grâce au combat de Robert Badinter , bien que certains rétabliraient volontiers l’ordre ancien : Exit la guillotine !
Tatata ! Tristement !
Drôle de Ouistiti… bien difficile de jouer avec l’histoire et les drapeaux. Moi dans l’Ukraine je revois la tragédie de Varsovie en 39, de Budapest en 56, de Prague en 68… l’impérialisme russe éternel, tsariste, soviétique, poutiniste…
Comme pour Madrid en 36, il faut des armes pour l’Ukraine.
PS – mais qui est donc le beau-père de Lorenzo ???
Qui est donc Ouistiti ? Ça y est, les masques tombent, certains Français sont déjà prêts à la collaboration, cette fois avec la Russie ? Merci du rappel, L’Benoit…