
Montceau-les-Mines : un territoire commercial en mutation, riche de potentiels.
Selon une étude menée par CIRIL Group et présentée lundi soir devant les commerçants et bailleurs par Nicolas Louis Amédée, directeur du développement, le commerce montcellien présente des signes encourageants. Contrairement aux idées reçues, tout n’est pas à jeter, Montceau dispose de plus d’atouts que de faiblesses. Toutefois, une perception négative persiste, notamment chez les commerçants, qui voient en leur centre-ville un espace en déclin. Il devient donc urgent de rétablir un discours constructif et de se mobiliser collectivement.
La municipalité, par la voix de madame le maire Marie-Claude Jarrot, affiche clairement sa volonté de fédérer l’ensemble des acteurs économiques autour d’une stratégie de revitalisation. Un message partagé par Guy Gras, représentant du Conseil du Commerce de France, qui plaide pour un dialogue ouvert et continu.
L’étude positionne Montceau-les-Mines de manière compétitive par rapport à des villes comparables telles que Beaune, Le Creusot, Lons-le-Saunier et Pontarlier. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
-
1ère place en nombre de commerces présents,
-
2e place dans les services aux particuliers (derrière Le Creusot),
-
2e place dans les commerces spécialisés non alimentaires (derrière Beaune),
-
1ère place pour l’offre en grandes surfaces alimentaires et non alimentaires, devant Le Creusot.
Ces résultats confirment la richesse de l’offre commerciale montcellienne et sa capacité à rayonner bien au-delà de ses frontières.
Sur le plan du pouvoir d’achat, le revenu médian à Montceau s’élève à 20 873 €, légèrement en deçà de la moyenne nationale des territoires comparables (21 950 €). Cette différence s’explique notamment par la structure socio-démographique de la ville :
-
42 % de retraités,
-
17 % d’ouvriers,
-
15 % d’employés.
Le taux de chômage, indiqué à 13 % par l’INSEE, est contesté par la municipalité. Selon France Travail, il s’établit à 8,7 % au deuxième trimestre 2025, un chiffre plus en phase avec la réalité du terrain d’après le maire. De plus, Montceau bénéficie d’une attractivité professionnelle réelle, avec plus de salariés entrant sur le territoire que de Montcelliens partant travailler ailleurs.
La configuration urbaine de Montceau est un atout stratégique avec un centre-ville dense, entouré de zones commerçantes facilement accessibles. Cela pose néanmoins un enjeu de connexion entre ces espaces, à relever par la création de liaisons piétonnes sécurisées ou de navettes de transport.
L’un des freins à l’installation de nouveaux commerçants reste le coût de l’immobilier commercial en centre-ville. Par exemple, l’ancien local Celio (230 m² sur deux niveaux) est proposé à 2 870 € charges comprises. Cependant, les propriétaires pointent une taxe foncière élevée, à laquelle la maire répond : « Je n’ai pas augmenté les impôts depuis 2014. La part communale est restée stable ».
Des locaux sont également en vente :
-
L’ancien NOZ (1 300 m²) est proposé à 220 000 € mais tout est à refaire
-
Le bâtiment des Galeries, dont la SCI est en liquidation, pourrait accueillir un nouveau projet en cours d’élaboration, selon Robert Martin, dirigeant du cabinet Adventices Conseil.
Selon lui, la pression sur les loyers s’explique en partie par l’installation croissante de professions libérales et de services à la personne, qui génèrent peu de charges et renforcent l’attractivité du centre.
Comme ailleurs, la pandémie a accéléré la transformation des comportements d’achat. À Montceau, on recense 2 millions de références produits, un chiffre impressionnant, mais à mettre en perspective avec les 298 millions proposés par Amazon. La transition numérique du commerce local reste donc un enjeu stratégique, à accompagner activement.
Malgré les défis, l’étude conclut que le territoire montcellien rayonne sur une zone de chalandise de 50 000 habitants, preuve de son potentiel de développement et de sa centralité dans le paysage économique local.
Il est donc temps d’unir les forces, municipalité, commerçants, investisseurs et partenaires institutionnels doivent retrousser leurs manches pour consolider ce socle solide et construire une offre commerciale résiliente, moderne et connectée aux attentes des consommateurs.
J.B.














