Quand le régisseur du futur film « 100 millions » s’est présenté en 2024 à l’imprimerie STI, installée dans la zone Coriolis, son PDG, Angélo Arcarisi, a d’abord cru à une blague « de mes potes », raconte-t-il à l’issue de la projection du film, samedi soir, dans la salle des fêtes de Mont-Saint-Vincent pleine à craquer (lire par ailleurs).
Le régisseur _ chargé de la logistique d’un film _ cherchait une imprimerie. Il a commencé à être pris au sérieux lorsqu’il a annoncé les noms des deux acteurs principaux : Michèle Laroque et Kad Merad. Néanmoins, rien n’était encore joué pour STI, le régisseur a visité d’autres imprimeries, et « nous n’avons eu la bonne nouvelle qu’en juin, comme quoi ça avait dû bien matcher », explique le PDG.
Deux mois plus tard, fin août, toute l’équipe du film a débarqué à Coriolis pour six jours de tournage dans l’entreprise, qui compte une cinquantaine de salariés. « Et tous ont été figurants au moins pendant une journée ». Le patron, lui, a changé de costume pour le film et a enfilé le gilet de la CGT. « Il faut juste accepter d’être envahi », dit-il avec le sourire. « Mais ce fut exceptionnel, tous ont été bienveillants avec nous ».
Dans le piquet de grève, aux côtés de Kad Merad, on retrouvait d’autres acteurs, mais aussi des figurants comme Farid, qui a postulé sur un site, celui de la Commission du film de Bourgogne. Des figurants ravis de partager les repas avec les acteurs principaux… ou de demander une augmentation au patron de l’imprimerie, pas le vrai, le faux.
Parmi les acteurs, Ludovic Berthillot _ qui joue le rôle d’un délégué FO _, il a surtout parlé de lui. « J’ai commencé au Club Med, j’ai fait le tour du monde et j’ai pris goût à monter sur scène ».
À 28 ans, il décide de partir à Paris pour devenir acteur, prendre des cours, faire un peu de pub, et un jour, entrer à Canal+ dans l’émission « Nulle part ailleurs ». « J’ai aussi écrit des textes pour la série Un gars, une fille, puis ce sont les rencontres qui m’ont ouvert des portes ». Il a tourné avec Luc Besson, partagé un film avec Catherine Deneuve, et en a fait six avec Gérard Depardieu.
« Gérard, c’est un ami, même si je ne cautionne pas ce qu’il a dit ou ce qu’il a fait. C’est mon pote », confie-t-il, avant d’ajouter avec humour : « Avec moi, il n’a jamais rien fait, je ne suis pas son style ».
Aujourd’hui, à 58 ans, Ludovic Berthillot compte 170 films à son actif et se tourne également vers la réalisation. « C’est un autre business », précise-t-il.
Un conseil, peut-être, pour un acteur débutant ? « Michel Serrault disait : Trouve un bon livre et une bonne chaise », raconte Ludovic Berthillot. C’est beaucoup de patience.
![]()
J.B.
![]()






