Violences intra familiales – Sur le Bassin minier, depuis juin, on dénombre 44 cas

N’allez pas croire que les violences faites aux femmes sont une simple vue de l’esprit, que le Bassin minier n’est pas concerné. Il l’est comme partout en France avec cette majorité de sombres individus qui n’ont aucun respect pour leurs conjoints ou ex-conjoints ou encore d’un fils sur sa mère.

Il est hors de question de chercher des excuses à ces individus toutes conditions sociales confondues et leur donner la moindre chance de passer à travers les mailles du filets. Ils trouveront toujours une excuse, que c’est la première fois, qu’ils ne recommenceront plus, que c’est un moment d’égarement, qu’il faut leur laisser une seconde chance. Non, c’est non, on ne touche pas aux femmes ni aux hommes. On ne les brutalise pas, on les frappe pas, on ne fait pas régner un climat de terreur, tant psychologique que physique. Pourtant, encore aujourd’hui, combien de femmes de taisent, vivent dans la peur et n’osent rien dire ou s’habituent à être traitées comme un objet à qui ont fait subir des sévisses comme le viol, même dans un couple.

Les communes du Bassin minier solidaires

« Oui mais je l’aime et puis il y a les enfants, qu’est-ce que les gens vont dire ou penser de moi si je quitte le domicile ». Nous en sommes encore là, malheureusement alors que ce 25 novembre 2021 a été la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Quand on pense qu’en 2020, ce sont 102 femmes _ une tous les trois jours _ qui ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, il y a de quoi s’interroger sur la pertinence des mesures mises en place pour éviter ces féminicides. Toutes avaient subi des violences antérieures et 67% avaient signalé ces faits aux forces de l’ordre. Le 4 mai dernier, à Mérignac (Gironde), Chahinez Daoud, 31 ans, a été brûlée vive par son mari contre qui elle avait déposé plainte deux mois plus tôt.

La question de la prise en charge des victimes de violences conjugales est justement au coeur du débat. Sur le Bassin minier, les quatre communes, Blanzy, Montceau-les-Mines, Sanvignes et Saint-Vallier ont opté pour salarier une personne via le réseau VIF (violences intra familiales), Carine Belbachir en l’occurrence, qui fait le lien avec les partenaires sociaux ou associations, les communes, le département et la police où elle est présente chaque matin au commissariat de Montceau.

Depuis juin dernier, Carine Belbachir a pris en compte 44 situations  dont 4 hommes. « Une quinzaine a été orientée par les partenaires, les CCAS notamment et les autres l’ont été par le commissariat » dit-elle. L’âge moyen des victimes se situe entre 30 et 40 ans, la plus jeune avait 18 ans, la plus âgée, 89 ans dont le fils exerçait des pressions morales et financières.

Les violences sont multiples, verbales jusqu’aux violences aggravées, coups et blessures, sexuelles et la moitié dit avoir été menacée de mort. 44 situations depuis juin mais combien ne disent rien. « Il ne faut pas hésiter à se confier à une amie, il faut parler car la situation ne s’arrange jamais » précise madame le maire de Montceau-les-Mines.

Le Parquet est informé et une enquête ouverte

Le rôle de Carine Belbachir est essentiel également dans la sensibilisation des agents communaux, auprès des lycéens, des collégiens car il est important de détecter une personne sous emprise d’autant que les victimes ont un manque de confiance en elle. Et l’éloignement est souvent une solution avec si besoin, « trouver un logement en 72 heures avec l’OPAC, notre partenaire » glisse-t-elle. Sans compter que sur le Bassin minier, il existe 3 appartements d’urgence, sans quoi la victime même avec ses enfants, peut être logée à l’hôtel en cas d’urgence. Sur les 44 cas, 2 personnes ont déménagé hors du Bassin minier, d’autres sont accueillies dans la famille ou retournent chez elle.

Désormais, aujourd’hui, plainte ou pas plainte, « les violences sont remontées au Parquet et toutes les situations sont enquêtées, les auteurs convoqués au commissariat et peuvent être déférés dans les 24 heures » stipule Carine Belbachir.

Parler, se confier, se rendre au CCAS ou s’adresser à un élu est déjà difficile, pousser la porte du commissariat l’est encore davantage. Alors pour éviter de raconter son histoire à l’accueil, a été mis en place le PAC (tableau d’accueil confidentialité). La personne indique du doigt sur le tableau une pastille, orange est celle des violences.

« Nous sommes des maillons d’une chaîne d’entraide » ajoute encore Marie-Claude Jarrot car de nos jours il n’est pas acceptable qu’une femme ou un homme, connaisse des violences conjugales ou intra familiales. Surtout ne pas banaliser les violences faites aux femmes. Il faut éradiquer ce mal profond qui détruit des vies.

Jean Bernard

Pour joindre Carine Belbachir, appelez le CCAS de Montceau au 03 85 57 19 20. En cas d’urgence composez le 17.

 

4 commentaires :

  1. Le 17 pour quoi faire ? Il y a quelques années j ai eu recours au commissariat de ma ville et j ai pu constater l inefficacité des policiers et surtout j ai eu beaucoup de mal à me faire entendre et oui mon ex mari avait toujours raison aux yeux des Opj rien ne a été fait aucune condamnation dont acte !

    • Que je veux tu que je te dise ? Ton témoignage ne fait que confirmer ce que j’ai pu constater toute ma vie en ce qui concerne les affaires intrafamiliales. C’est désolant…

  2. Il semble que vous ayez raison, Valentine…. et c’est tous les jours.
    Lisez tout ce qui suit :
    https://fr.news.yahoo.com/seine-saint-denis-femme-mortellement-140020495.html
    Tout est pipeau…. Téléphone d’urgence ? Oh la belle invention !!!
    La possibilité d’une connexion rapide versus un type décidé et armé ?
    Pour moi, le problème, ce n’est pas les délinquants…..

  3. Bravo aux quatreJe municipalités qui au delà de leur orientations politiques ont réussi à créer un emploi (je ne suis absolument pas ironique) et à s’emparer en commun d’un sujet important. Ce n’est pas si courant par les temps qui courent. Je les encourage vivement à rester dans cet état d’esprit car une part non négligeable de leurs administrés est en grande souffrance. Ces gens ont froid, faim, n’ont pas ou plus de voiture, pas d’internet, sont seuls.
    Les Maires se rendent-ils vraiment compte de ce qui se passe actuellement ? Pas certain.

    Ce témoignage de Valentine, hélas, des dizaines de milliers de citoyens ou citoyennes le partagent.
    De là à incriminer seulement la police ou les institutions judiciaires, il y a un pas que je ne franchirai pas. Que dire de la responsabilité des médecins ? Que dire de la responsabilité des Politiques ? Que dire de la responsabilité des médias ? Et enfin que dire de NOTRE propre responsabilité en tant que simples citoyens ?
    J’ai une opinion très tranchée à ce sujet et pour moi la responsabilité incombe presque totalement à nos gouvernants qui par médias interposés se contentent de faire des effets d’annonces électoralistes tout en dépouillant depuis 30 ans les services publics.
    J’aurai certainement l’occasion ultérieurement d’argumenter à ce propos au travers d’exemples réels et concrets.
    Pour le moment, je me contenterai d’évoquer la part de notre responsabilité en tant que citoyens Lambda qui est tout aussi grande.
    Qui a permis à ces gouvernants d’accéder à un pouvoir quasi absolu que leur accorde la Constitution de 1958 ? Qui s’est abstenu et à présent se désole ? Qui s’est laissé abuser et à voté pour eux ? Qui n’a pas milité pour une VI ème République que certain(e)s proposaient déjà en 2012 ?
    Et surtout, très concrètement, juste pour nous mettre vraiment face à nos propres responsabilités, qui sont ces gens qui, il y a peu, ne sont pas intervenus quand une jeune femme s’est fait agresser sur la voie publique par une autre femme au sud du département et n’ont même pas pris la peine d’appeler la police ?
    Je sais, il y a une pub qui passe à la Télé qui dit qu’il faut filmer si on assiste à un événement grave. Moi, je dis que cette pub devrait être interdite car elle est contraire à la loi qui pénalise la non assistance à personne en danger. Il ne faut pas filmer. Il faut intervenir ou du moins alerter.
    Malheureusement, ce ne sont ni la morale, ni le simple bon sens qui régissent le système dans lequel on vit.

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