Social – Au secours, les sapeurs-pompiers ne sont pas entendus

Les sapeurs-pompiers professionnels sont en grève…

… et malgré tout, présents sur chaque intervention.

« Le problème, nous sommes invisibles ». C’est en ces termes que Laurent Bourdon, secrétaire CGT du SDIS (service départemental d’incendie et de secours) 71, parle du mouvement de grève des sapeurs-pompiers débuté en juin dernier. Un mouvement national où la CGT et l’intersyndical, interpellent le gouvernement pour revaloriser la prime de feu, « c’est un tiers du salaire et elle n’a pas évolué depuis une vingtaine d’années » stipule Laurent Bourdon. « Les pompiers s’appauvrissent » dit-il.

Ils manifestent _ en silence _ contre la réforme du régime de retraite, réclament davantage de sécurité dans leurs interventions, notamment la toxicité des fumées (exemple l’incendie à Rouen), de mieux prendre en compte les risques socio-professionnels, c’est-à-dire, les situations de stress, les agressions.

« Avec l’intersyndical » ajoute le secrétaire départemental CGT,  » nous demandons davantage d’effectifs, nous manquons d’hommes et de femmes en Saône-et-Loire. Il reconnaît cependant que sur Montceau-les-Mines, « nous ressentons une baisse des secours à la personne grâce à une meilleure gestion avec le SAMU et l’ARS (agence régional de santé).

Reste que, dans l’ensemble, les sapeurs-pompiers professionnels, ne sont pas écoutés. Une similitude avec le personnel des urgences.

Ainsi, comme les policiers également, le 15 octobre, les pompiers ont manifesté à Paris. « Du département, nous étions 50 sapeurs-pompiers dont cinq de Montceau-les-Mines », rappelle Laurent Bourdon. Mais quand les manifestants ont voulu reprendre leurs bus, une partie d’entre eux s’est trouvée coincée place de la République. « Les gendarmes mobiles nous ont balancé des grenades lacrymogène et de désencerclement. Nous étions sidérés par cette réaction ».

Un pompier montcellien a été blessé, touché par deux éclats, l’un à l’arrière de la tête qui a nécessité cinq points de suture, l’autre, plus légèrement à la jambe. « Mais si l’éclat le touche en plein visage, c’est le drame » pousse dans son raisonnement le cégétiste.

« C’était une manif sans violence, nous étions environ 10 000, alors nous ne comprenons pas cet agissement. Nous n’en voulons pas aux force de l’ordre mais au gouvernement qui a donné l’ordre ».

Aujourd’hui, la grève se poursuit même si les professionnels du secours sont présents sur chaque intervention. Une grève transparente. Les sapeurs-pompiers attendent désormais un soutien des élus locaux « qui tarde à venir » souligne Laurent Bourdon. Sans doute vont-ils mener des actions pour les interpeller.

En grève et silencieux, ils sont. En grève et déterminés, ils le sont toujours.

Jean Bernard

3 commentaires :

  1. J’ai été soutenir la grève avec une quarantaine de citoyens jeudi soir. Je pense que la crise des pompiers, tout comme celle des hôpitaux, concernent absolument tout le monde et avec plus de 18000 habitants à Montceau les mines il me semble que nous aurions dû être beaucoup plus nombreux et à minima avec la présence d’élus locaux. A bon entendeur!

  2. Bonjour,
    Je ne soutins absolument pas cette grève que je trouve quand même déplacée. A l’heure où la France n’a plus les moyens de ses services publics coûteux et avec un chômage exceptionnellement haut en Saône et Lloire et plus précisément sur le bassin minier, ce type d’action est quand même limite.
    Sans remettre en cause leurs dévouements et le travail pénible des pompiers, ce type d’action reste encore très corporatiste et individualiste, à l’image des agents de la SNCF ou des fonctionnaires. Si on peut tous espérer un salaire plus important et une retraite à 50 ans, il est temps de revenir à la réalité, la misère est loin d’être chez les pompiers !
    Cordialement

  3. Bonsoir OK,
    Je trouve votre commentaire très déplacé, il faut quand même savoir faire la différence entre les agents de la S.N.C.F. et, le corps des Sapeurs-Pompiers.
    Ils travaillent dans d’autres conditions que ses agents et N’Oublier Jamais qu’ils sauvent énormément de vies dans une année.
    Voilà la réalité.
    Cordialement

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