Santé/solidarité – La bande à Basile au France

Sept femmes et un homme entourés de Jérôme Brochot et de Basile. La cuisine du France, place Beaubernard à Montceau-les-Mines, le lieu culte d’un étoilé Michelin, regorge d’activité.

Les premières asperges du pays de Loire prennent leur bain d’eau frémissante avant de plonger dans une mer de glaçons pour conserver leurs couleurs printanières.

Cuisiner avec le chef Jérôme Brochot, écouter et suivre les conseils de Basile, son chef grec, sont un privilège. Ici se dégage des odeurs et arômes d’une rare qualité. C’est justement tout l’objet de ce cours de cuisine particulier à destination de huit malades atteints de cancer et qui suivent une chimiothérapie. Le goût, l’odorat sont parfois altérés par le traitement. La cuisine n’est plus nécessairement leur priorité, forcément elle est ailleurs.

Néanmoins, renouer avec les mets délicats, carrément les confectionner et les déguster ensuite est une thérapie que la sécurité sociale aurait bon goût de rembourser.

Cette idée de « plonger » huit malades dans la cuisine du France résulte d’un constat de cinq étudiantes en soins infirmiers (IFSI) de la communauté urbaine Creusot Montceau. Justine, Linda, Marine, Séverine et Sophie, pour financer ces cours particuliers, ont dans premier temps organiser une tombola avant que Jérôme Brochot n’apporte son soutien au projet.

Ce plaisir des yeux et du ventre est décuplé à la simple lecture du menu :

  • charlotte de crevettes et chair de crabe en consommé de crustacés
  • filet de poulet fermier farci aux champignons et épinards. Jus de cuisson réduit
  • verrine de profiteroles (revisitée par Basile)

Dans l’art de se rendre accessible, de communiquer son savoir-faire, Basile devient un maître. Ses élèves cuisiniers sont scotchés à ses gestes. C’est là qu’on comprend pourquoi le tour de main et la maîtrise sont nécessaires pour réaliser notamment la pâte à choux.

Bien manger, se faire plaisir, c’est aussi vital que de se soigner. Avec leur tablier orange, loin des blouses blanches, les huit apprentis cuisiniers se passionnent pour cette cuisine dite des grands chefs. Malou Grillard, cadre de santé formation et Clarisse Ménard, présidente de l’association Bien être en oncologie à l’hôpital Jean Bouveri, observent. Le sourire est sur tout les visages. Et à table, encore davantage.

Jean Bernard

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