Saint-Vallier – Les salariés de Konecranes reçoivent un coup de massue

Ils s’attendaient à la perte d’une quarantaine d’emplois à Konecranes Saint-Vallier. La réalité est plus cruelle, ce sont 115 postes sur 142 qui doivent être supprimés.

Il ne faut pas se voiler la face, d’ici fin 2021, l’usine Konecranes à Saint-Vallier ne sera plus que l’ombre d’elle-même. Car les nouvelles en ce mercredi 19 févier 2020, en provenance du site valloirien, sont très alarmantes.

« Nous avons reçu un coup de massue » commentent Oswaldo Pedicone (CFE CGC), Alexandre Semet (sud industrie 71) et Julien Knepper (CGT), qui ce matin ont assisté à la réunion du comité social et économique (CSE) extraordinaire en présence de Michaël Wegmüller, directeur de Konecranes France et président du CSE.

La nouvelle est une catastrophe pour l’emploi sur le Bassin minier. Il est donc prévu de supprimer 115 postes sur 142, d’en conserver 26 sur le site aux services après-vente et pièces de rechange.

Il y a une semaine, un sauvetage de Konecranes Saint-Vallier, un temps envisagé, a tourné au vinaigre. « Il était question de récupérer la fabrication de certains produits, notamment des chariots élévateurs mais il paraît que nous n’avons pas les compétences ni les structures adaptées et que le projet, deux ans pour le mettre en place, paraissait beaucoup trop long pour être rentable » précise Julien Knepper.

Déjà, fin 2019, Konecranes Saint-Vallier avait perdu la sous-traitance des grues mobiles Terex, seul le stacker est donc encore produit dans les ateliers à la Saule. Sauf que la prévision de 88 stackers en 2020 est bien trop faible pour garantir un salaire à l’ensemble du personnel. « Pour bien faire, il en faudrait entre 140 à 150 ».

Pour les syndicats, Konecranes ne veut qu’une seule plateforme pour les stackers, en Suède, le pays où se trouve le siège. « Là-bas, la production de ces engins est de l’ordre de 500 machines. En 2018, 605 stackers sont sortis de Suède », précise Oswaldo Pedicone.

Sauver les emplois, le mot d’ordre des syndicats

Ce matin a donc été annoncé la procédure de négociation avec mise en place d’une structure d’écoute, aide à la formation, départs volontaires. Tout doit être réglé dans les trois mois.

« Au quatrième trimestre 2020 est programmé l’arrêt de la production sur Saint-Vallier et le démentèlement du site au premier trimestre 2021 » annonce Alexandre Semet.

Autrement dit, les 26 emplois « sauvegardés » dans les 36 000 m2 couverts ont de quoi se faire se faire des cheveux blancs.

Dans l’immédiat, avant la prochaine réunion avec la direction et les syndicats ce vendredi à 10h pour la mis en place du PSE (plan social économique), aucune réception ni aucune expédition n’ont lieu.

« Ce n’est pas un PSE que nous voulons » clament les syndicats. « Nous voulons sauver les emplois ». Il s’agit donc de mobiliser le maximum d’énergie autour des salariés.

Après Eolane Montceau dont le projet de vente du site menace 80 emplois, la suppression de 115 postes à Konecranes, ne fait qu’aggraver la situation de l’emploi sur le Bassin minier.

Déjà en 2017, la direction de Konecranes souhaitait se défaire de 40 postes à Saint-Vallier mais avait fait marche arrière. « Cette fois-ci, elle revient avec des chars d’assaut » souligne Julien Knepper. Un passage en force avec des mesures sociales d’accompagnement. Un coup de massue tout de même.

Jean Bernard

Le stacker fabriqué à Saint-Vallier. Photo archives.

2 commentaires :

  1. Catastrophe pour le bassin d’emploi de Montceau-les-Mines. PPM 700 grues par an sortaient de l’atelier. Ensuite il y a eu Terex , puis Konecranes et quand j’ai vu ce groupe sous traiter la partie grues mais conserver seulement les stackers . Je me suis dit c’est fini les grues et j’étais sûr d’une liquidation totale à plus ou moins long terme ! (…) BON COURAGE aux salariés et aux organisations syndicales pour défendre vos emplois.

  2. PPM, c’est l’histoire d’une belle entreprise qui a perdu son âme à force de rachats par des entreprises mondialisées qui ne prêtent pas beaucoup d’intérêt à l’emploi et à la région. L’entreprise se délitait depuis des années. Les 26 derniers salariés vont juste rester le temps de fermer définitivement boutique. Un savoir-faire bradé et gâché, des emplois massacrés. Le modèle suédois qu’on vous dit.

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