Rencontre – Maurice Chevrolet, le « conte » de Richelieu

C’est un fameux trois mâts… c’est un fameux boute en train. De plus il porte un nom aussi célèbre que le personnage qu’il est devenu, Chevrolet comme la marque automobile. « Je suis un descendant de Louis Chevrolet. Il était Suisse et a vécu à Beaune avant de partir pour les Etats-Unis » raconte Maurice Chevrolet du haut de ses 91 ans.

Maurice Chevrolet n’est pas un inconnu, c’est lui qui a réalisé la maquette du navire le Richelieu, un cuirassé de la marine nationale. La maquette et son bonhomme ont fait le tour de France pendant des années et des années même avec des escapades à l’étranger. Le Richelieu sera exposé les 8, 9 et 10 novembre dans une grande surface montcellienne.

Avant de revenir avec son chef-d’oeuvre, Maurice Chevrolet a fait une halte aux Chavannes chez son ami Michel Lacroix, deux bons vivants qui partagent la même philosophie, « un rien me fait plaisir » prétend l’enseigne de vaisseau qu’il fut.

Ingénieur arts et métiers chez Peugeot à Belfort, Maurice Chevrolet qui depuis quarante années a jeté l’ancre à Saint-Bonnet-de-Joux, bercé par les flots des histoires navales familiales, « mes oncles ont fait la guerre 39/45 dans les sous-marins » décide alors d’embarquer sur le  Richelieu. En 1953, il quitte la marine avec l’idée de cette maquette en tête. « Comme on faisait des cendriers avec les douilles des obus, pourquoi ne pas faire un bateau en laiton » se dit Momo, pour les intimes.

Il a 28 ans quand il commence à confectionner les 6 800 pièces. Cinq ans plus tard, après 1 200 heures, Le Richelieu trône dans son atelier. « Tout fonctionne avec 21 moteurs notamment les 130 canons ». Il en est fier. C’est une oeuvre d’art. Et dès la première exposition au salon de l’enfance à Paris, c’est le succès. Maurice Chevrolet a  600 expositions à son actif.

Certes, aujourd’hui, il met la pédale douce, « je ne fais pas de l’Aznavour » plaisante-t-il. Mais il a de la réserve puisque depuis une dizaine d’années, il fabrique avec toutes les nouvelles technologies à sa disposition, « le grand frère » du Richelieu, près de 4 mètres de long (l’actuel fait 2.50 m). « Si tout va bien, il sera terminé l’an prochain ». Insatiable marin-bâtisseur.

Alors des souvenirs, il en a des tonnes, en particulier ses rencontres avec Brel ou Bourvil, Chirac ou Giscard et même le Shah d’Iran. « Il a voulu m’acheter le Richelieu pour ses enfants, il en offrait 50 millions, c’était en 1959. J’ai refusé » s’amuse-t-il à raconter.

Est-ce la marine, le Richelieu, le bon air du Charolais, à 91 ans Maurice Chevrolet, « je n’ai jamais avalé un cachet » a un moteur qui tourne rond, la tête sur les épaules et l’âme d’un gai-luron. « Je suis un homme heureux, heureux de vivre, je ne jalouse personne et j’ai une forme exceptionnelle ». Maurice le bien heureux. Un vrai « conte » de Richelieu.

Jean Bernard

 

2 commentaires :

  1. personnage sympa que j’ai côtoyé et j’ai l' »honneur » qu’il m’ai demandé, il y a pas loin de 20 ans, de lui apprendre le « coup » de main pour exécuter ses filetages en tournage, le 2ieme Richelieu était déjà en début de construction! au milieu de moteurs de voiture en réfections!. Une encyclopédie à lui seul! je passerai lui faire un coucou amical , et venez voir cette maquette

  2. bernard alamargot

    salut Maurice, ami Bernard de Clichy, ex marin aussi, comment vas tu, moi j’ai déménager en seine et marne, et voila je suis passer à st bonnet en 2018 mais tu étais déjà parti, alors peu être une autre fois.

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