Rencontre – Boston, pêcheur d’images

Il aurait pu s’appeler Tonton David, finalement David Guyon _ il a francisé son nom _  a été surnommé Boston. Il est vietnamien né au Laos avec un nom imprononçable pour nous Français. « Un jour, je portais un tee shirt avec l’inscription Boston et les copains m’ont appelé Boston ». Finalement il s’en sort bien.

Il est arrivé en France en 1977, il avait 12 ans avec sa famille. Première escale à Paris puis direction Montceau-les-Mines qui est devenue leur pays d’adoption. « Mon père a ouvert le Dragon d’Or en 1989 et moi, depuis, je fais la cuisine » précise Boston. « Je suis plus Montcellien que Laotien ».

Son Montceau, il l’aime, il ne s’en éloigne jamais ou très peu. En dehors de sa cuisine, Boston a deux passions, la pêche et la photo. « Je pêche la carpe que dans l’étang du Plessis, c’est mon jardin ». Toujours le lundi, son jour de repos. Les autres jours, il se promène essentiellement autour de l’étang armé de son appareil photo et cherche le cliché insolite, la prise de vue pittoresque ou « tape » le portrait des marcheurs. « Toujours avec leur autorisation ».

Quant il pêche, il pratique le no kill, « c’est la noblesse », quand il photographie, il capture l’instant. « J’ai commencé à la naissance de mon fils, il a aujourd’hui 23 ans et je travaille toujours en argentique parce que je n’aime pas trop la modernité. Mais j’envisage quand même de mettre au numérique ».

Boston se trimballe toujours un sac où il entrepose quelques photos qu’il déballe comme des trophées. Ce n’est qu’une infime partie de sa collection qu’il estime à plus de 20 000 clichés. « Mon but ce n’est pas des les vendre, si quelqu’un en veut une, on fait un échange. Vous savez, l’argent, ce n’est pas important. Quand je suis arrivé en France, je n’avais rien. Les photos, je les garde précieusement ».

Au plus, il espère organiser une exposition. Le choix va être cornélien.

23 ans à photographier Montceau, son étang, ses gens, il y a forcément de belles prises. Boston, il est pêcheur d’images, c’est même brodé sur sa chemise.

Jean Bernard

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *