Oudry – La caille et son univers impitoyable

Ludovic Badet s’est lancé dans l’élevage de cailles, « Le monde à Ludo ». Après bien des mésaventures, sans jamais abdiquer, il espère pouvoir répondre à une demande très forte.

Actuellement, son élevage est en veille sanitaire, il faut tout nettoyer de A à Z. « C’est obligatoire deux fois par an » explique Ludovic Badet

 

Les cailles sont sensibles. A Oudry, au lieu-dit Soumilly, elles écoutent de la harpe. « Ludovic, s’il vous plaît, un peu plus fort. Merci ».

« Et puis cette odeur de pin et de lavande, j’adore. J’ai le bec moins pris ».

Ludovic n’est pas le maître d’hôtel de ces dames, il est leur maître, le chef, le boss. La caille, il l’élève comme d’autres élèvent des boeufs ou des escargots. Il en prend soin. « Si elles sont biens, elles le montrent. Elles sont calmes », dit-il pendant qu’il monte le son.

Originaire de Sanvignes, Ludovic Badet a commencé son élevage en 2015 avec les moyens du bord, beaucoup de récup’ pour installer le poulailler. Et puis en 2017, catastrophe, maître renard par l’odeur alléché en parle à tous ses copains et pillent l’endroit. « Sur 260 cailles, seulement 4 ont survécu » rappelle Ludovic.

A peine le temps de s’en remettre grâce notamment aux dons qu’une autre tuile lui tombe sur le nez. EDF lui coupe l’électricité « pour une erreur de dossier » et tous les oeufs, tous les cailleteaux sont perdus. La guigne ! Soumilly, endroit maudit !

Qu’importe, Ludovic Badet reçoit alors l’aide des  coturniculteurs (éleveurs de cailles) de la région (Antully et du côté de Chalon-sur-Saône). Il reprend espoir.

Aujourd’hui, il croûle sous les commandes et les demandes dépassent largement sa production. Il vend 2000 cailles par mois, « j’ai de la demande pour 4000 » et ses cailles pondent entre 380 à 400 oeufs par jour. Il fournit les particuliers et les restaurateurs, participe à des marchés de producteurs et envoie entre mars et octobre, 1000 cailles en Allemagne. Un marché Outre-Rhin en plein développement. « Je vends une caille 4 €, deux fois moins cher que les Allemands ».

De la musique, du parfum pour les déstresser et une nourriture digne d’un palace. « Elles mangent du blé, de l’orge, du maïs, j’y ajoute du pissenlit et du trèfle. Tout provient des agriculteurs près de chez moi. Je ne leur donne aucune cochonnerie. Et quand elles sont à l’extérieur, c’est de l’herbe et des insectes ».

A Soumilly, Ludovic Badet se sent à l’étroit, pas moyen d’agrandir, surtout qu’il est locataire, alors il envisage de partir. Il aimerait posséder son laboratoire et ainsi abattre lui-même son gibier et réaliser de subséquentes économies.

A 35 ans, lui qui a débuté l’élevage chez lui, en intérieur à Montceau-les-Mines alors qu’il était au chômage, a passé toutes les formations pour avoir son laboratoire. Et ce ne sont pas les renards ou les coupures d’électricité qui vont freiner son ascension.

Jean Bernard

Et bientôt un site internet : http://www.mondealudo.fr 

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