Obsolescence programmée, la mort des appareils garantis à vie

« Le niveau de vos cartouches d’encre est très bas, pensez à les changer pour des cartouches de marque Epson » combien de fois est-on bloqué dans son désir ardent d’imprimer un texte fabuleux que nous venons d’écrire ou le Voucher de nos vacances par ce message inadmissible.

Epson a été attaqué pour tromperie et « obsolescence programmée » devant le parquet de Nanterre, celui de Paris a ouvert une enquête contre Apple, tout ça il y a plus d’un an.

Mais cette technique de réduction artificielle de la durée de vie d’un bien ou de fausses informations sur le niveau d’encre dans les cartouches ou de blocage lorsque ces dernières ne sont pas de la bonne marque, se retrouve aussi dans l’électroménager.

Tout le monde peste, tempête, mais se heurte au problème. Depuis l’adoption en août 2015 de l’article 99 de la loi de transition énergétique l‘obsolescence programmée constitue un délit passible d’une amende 300.000 euros et jusqu’à deux ans de prison.

Il s’agit de lutter contre les entreprises qui y ont recours en réduisant « délibérément la durée de vie d’un produit  pour en augmenter le taux de remplacement « .

Le concept date de 1932 quand Bernard London écrit dans L’obsolescence planifiée. Pour en finir avec la grande dépression qu’il est regrettable que les consommateurs aient pris l’habitude d’utiliser un produit jusqu’à ce qu’il soit hors d’usage. Il préconise l’obligation de rendre un produit avant sa fin de vie pour ainsi mieux faire fonctionner l’économie.

Dans les Fifties, Brooks Stevens préconise, pour augmenter les profits des entreprises, de provoquer volontairement l’obsolescence d’un produit.

La différence c’est que maintenant on a décidé d’une limitation de la durée technique de fonctionnement non pas mécanique mais uniquement par des algorithmes.

C’est interdit par la loi, mais aucun jugement n’est encore intervenu. Alors on vient pour la deuxième couche comme disait Coluche : le ministère de la Transition écologique et solidaire a présente le 23 avril dernier, le projet de création d’un « indice de réparabilité » des produits électroniques et électroménagers vendus en France à partir du 1er janvier 2020. Ceci pour combattre l’obsolescence programmée.

Très bien, sans aucun doute nécessaire, mais depuis 3 ans le 1er étage de la fusée n’a toujours pas mis la loi sur son orbite et là on veut lui ajouter un second étage. Si on faisait déjà le boulot avec le texte existant et qu’on s’attaque vraiment aux énormes multinationales qui jouent avec nos règles sans frémir ?

Ma date limite d’obsolescence est encore loin j’espère…

Gilles DESNOIX

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *