Montceau – Eolane : la mesquinerie des uns contre la roublardise des autres

Alain Schleich, a voté. Des élections qui vont surtout permettre la protection d’une cinquantaine de salariés pendant six mois. Encore fallait-il trouver la faille dans le code du travail.

Rien ne se passe comme ailleurs chez Eolane à Montceau-les-Mines. Déjà, Alain Schleilch, le représentant du personnel, vient dorénavant tous les quinze jours faire un point sur l’évolution de l’entreprise montcellienne, qui rappelons-le, dans un premier temps, devait fermer en 2020 puis, finalement, cherche un repreneur mais si pas de reprise, elle ferme.

C’est dans ce contexte que les 80 salariés vivent depuis plus d’un an avec sans cesse cette épée de damoclès au-dessus de leur tête, un climat sous tension qui met parfois les nerfs de personnel à rude épreuve.

Ce fut justement le cas dernièrement quand un beau matin « les colibris », le symbole de résistance, ont disparu de l’atelier et des bureaux. « De laisser les colibris peut nuire à la reprise, a laissé entendre la direction » indique avec le sourire, Alain Schleich. « C’est de la mesquinerie ». Certes, les salariés s’en accommodent mais ils ont trouvé cette façon de faire mal à propos.

Cela dit, la reprise du site Eolane Montceau est plus que jamais d’actualité. « Nous avons eu connaissance de deux projets sérieux, sachant aussi que les partenaires, notamment les élus de la CUCM et de Montceau, tiennent à l’emploi et apportent un soutien total pour satisfaire un possible repreneur » avance encore le représentant du personnel.

La nouvelle loi Macron

Entre temps, s’est déroulé le premier tour des élections professionnelles avec la mise en place de la nouvelle loi Macron. Adieu le CE et CHSCT et bonjour le CSE (comité social et économique), qui « donne encore le droit d’exister aux titulaires mais laisse pour compte les suppléants », regrette amèrement Alain Schleich. Et autre nouveauté du CSE, « vous ne pouvez pas faire plus de trois mandats, soit douze ans ». Toujours pas du goût du syndicaliste.

Les résultats proclamés sont :

1) titulaires 1er et 2ème collège : 5 élus CGT au premier tour avec 87 % des voix ; participation de 89 %

2) suppéants 1er et 2ème collège : 0 élu au premier tour avec 13 % des voix ; participation de 24 % –> 2ème tour 

Pourquoi ?

Alain Schleich explique: « Si le nombre des votants est inférieur à la moitié des électeurs inscrits, il est procédé, dans un délai de quinze jours, à un second tour de scrutin pour lequel les électeurs peuvent voter pour des listes autres que celles présentées par une organisation syndicale ».

Il devrait y avoir au second tour le 29 novembre, une quarantaine de candidats sans compter les dix aux postes de titulaires. Ce sont donc cinquante candidats qui vont bénéficier de six mois de protection (une immunité), ce qui, étant donné le contexte actuel, n’est pas négligeable. Cinquante salariés « protégés » sur quatre-vingts, encore fallait-il décoder la nouvelle loi Macron, alors la CGT a joué avec les textes du code du travail. « Si ça pouvait donner des idées aux autres entreprises » espère Alain Schleich.

Mesquinerie contre roublardise, un partout.

Jean Bernard

Un commentaire :

  1. Bravo !! un premier résultat Titulaires CGT qui montre la confiance des salarié(e)s envers des élus qui ne comptent pas leur temps et leurs efforts ! Preuve en est , faire connaitre aux salarié(e)s le POUVOIR DU VOTE !!! et que ceux ci s’en emparent pour faire évoluer les choses. Courage à vous tous !
    Patricia B

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