Montceau – Conseil municipal : le DOB, indigeste pour l’opposition, comestible chez la majorité

Est-ce encore vraiment un débat ou plutôt chaque groupe qui prend la parole ? Toujours est-il que le débat d »orientation budgétaire 2020 au menu ce jeudi du conseil municipal de Montceau-les-Mines, sur sa forme, ne varie pas d’une année à l’autre. La majorité présente une esquisse déjà détaillée qui a déjà l’allure du budget primitif 2020 et l’opposition fait part de ses remarques, rarement bienveillantes. Et ça ne fait pas avancer le débat. Chacun campe sur ses positions.

Alors autant le dire tout de suite, ni Selvez, ni Noirot en voteront le budget primitif 2020 d’ici un mois.

Ceci dit, Marie-Claude Jarrot et Lionel Duparay son adjoint aux finances se sont appliqués à présenter le DOB.

Rendre le territoire attractif

Alors tout y passe, du contexte macro-économique, une croissance mondiale qui faiblit qui « peut impacter notre territoire d’industrie » souligne madame le maire, à la démographie locale, elle aussi en baisse comme d’autres communes, Blanzy, Le Creusot et même Autun…

Et toujours ce problème d’attractivité pour garder les jeunes et en attirer d’autres qui passe notamment par un habitat digne de ce nom et des emplois à la clé. Le mal du siècle sur notre territoire.

Sur le plan local précisément, le futur budget 2020 a l’ambition de construire une ville du 3e millénaire en maintenant quatre axes : investir pour le territoire, garantir un service public de qualité, maintenir une situation financière saine et pérenne,  assurer un développement équilibré du territoire.

De rappeler pour l’occasion que depuis l’arrivée de Marie-Claude Jarrot, « C’est donc plus de 17,7 millions d’euros d’investissement qui ont été réalisés sur la mandature. Ces investissements sont le début de la reconstruction de Montceau-les-Mines. Cette reconstruction de la ville concerne tous les secteurs : petite-enfance, éducation, santé, infrastructures sportives, associations, jeunesse, seniors, cadre de vie, culture.

Une continuité depuis 2014

« Ce n’était pas un choix de notre part mais une évidence car une ville qui n’investit pas pour ses concitoyens et pour son avenir est une ville qui se meurt. La séquence budgétaire 2020 ira dans le même sens ».
« Le compte administratif n’est pas encore définitif mais il s’établira avec un excédent de clôture supérieur à 1 million d’euros »  souligne Lionel Duparay.

Dès lors, le projet de budget 2020 s’inscrit dans la continuité des engagements de la mandature.
1. Accélérer les investissements de sécurité des biens et des personnes
2. Poursuivre les investissements communaux pour l’amélioration du cadre de vie
3. Stabiliser les dépenses de fonctionnement
4. Maintenir les taux d’imposition

Par prudence comptable et en tenant compte du projet de Loi de Finances 2 2 l’hypothèse retenue pour la construction du budget primitif 2020 est un montant d’environ 6, 2 millions d’euros.

Lire tous les détails ci-dessous

Présentation du DOB

Le conseil de Lilian Noirot

Premier à entrer en action, Lilian Noirot qui conçoit le DOB davantage comme un bilan de la mandature Jarrot. Toutefois, sans se mettre debout, il reproche à madame le maire « de décider seule dans son bureau ». « Vous n’écoutez pas les propositions de l’opposition (…), les habitants des quartiers se sentent exclus (…), quant à la dette elle s’est accrue de 8% et la capacité d’endettement monte à plus de 13 ans (temps nécessaire pour rembourser la totalité des emprunts) d’où une situation financière difficile ».

Impossible dans ces conditions de satisfaire Lilian Noirot. « Revenez à la gestion d’un bon père de famille » suggère-t-il à MCJ.

Laurent Selvez attaque par le versant vert, sans être tendre pour autant. « Pas un mot sur les enjeux climatiques alors que nous serons impactés ». Il quitte la voie écolo avant de reprendre la route des ratés de l’exécutif : l’hôpital et la fermeture de la chirurgie, « vous n’avez pas fait votre travail »; le skate park, « un projet catastrophique »; le local de la capitainerie, »toujours en attente »; le wifi public, « trois ans qu’on en parle »; la vidéo surveillance, « toujours pas de vrai dispositif vidéo ».

La menace de mars prochain

Plus raide est le versant de la finance, mais la glisse bien meilleure pour déclencher une avalanche: « le bilan général est catastrophique. Le budget de fonctionnement (avec notamment le coût du personnel), augmente 4 fois plus que les recettes. On ne peut pas continuer, ce n’est pas tenable. La dette explose, plus 15% par habitant… »

« Mais vous ne comprenez rien » se permet d’intervenir Marie-Claude Jarrot.

« Les insultes, ça suffit. Vous avez lassé David Marti (NDLR : au dernier conseil communautaire) » relance Laurent Selvez, tout schuss. « Quand vous décidez seule, c’est toujours la catastrophe ».

C’est donc le rejet des propositions du DOB pour Laurent Selvez. « Il est urgent de réagir. Si vous ne le faite pas, ce sont les Montcelliens qui le feront en mars ».

L’hôpital, ça fait mal

En retour, Marie-Claude Jarrot s’engage sur la piste noire, les piquets, elle les écarte un à un. La dette par habitant, elle était de 661.92 € en 2009, elle est de 681.31 € en 2019. « Les investissements sont un véritable enjeu et quand nous avons trouvé les écoles très mal entretenues, nous avons dû agir vite comme pour la crèche, le siège du RCMB avec son toit effondré, sinon tout partait à vau-l’eau ».

Sur l’hôpital, vaste sujet de discorde, la blessure est profonde après la réflexion de Laurent Selvez. « Aucun maire ne peut entendre de tels propos. Nous nous sommes battus pour préservez l’offre de soins. Il faut inverser cette logique financière à la logique du parcours de soins » griffe MJC.

C’est se battre pour obtenir l’autorisation d’opérer la cataracte  et « dès que les décrets seront promulgués pour les dérogations de petites chirurgies, nous les obtiendrons avec l’aide du CODEF et des partenaires sociaux. Il faut que Jean Bouveri reste un hôpital et non CH de proximité ».

Voilà en substance le débat sur le DOB. Un gros morceau à avaler, indigeste pour Lilian Noirot et Laurent Selvez, parfaitement comestible et goûteux dans le camp de la majorité.

Jean Bernard

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