Montceau – A moins d’un miracle, la santé publique se meurt à petit feu

La santé publique va mal en France, en Saône-et-Loire et à Montceau-les-Mines en particulier. Ce mardi après-midi, les syndicats, essentiellement la CGT et le CODEF sont venus le rappeler une fois encore comme ils le font depuis bientôt deux ans suite à la restructuration de l’offre de soins sur le Groupement Hospitalier du Territoire Nord et, notamment, la fermeture de la chirurgie au centre hospitalier de Montceau.

Depuis, rien ne va plus, tout part à vau-l’eau. Au personnel insuffisamment rémunéré même si le Ségur est venu soulager d’un doliprane les maux d’argent, sont venus s’ajouter la crise du covid et ses conséquences sur le suivi des patients dans les hôpitaux et l’épuisement des infirmières, aides-soigantes et des médecins.

D’année en année, les revendications ne changent pas. Tous dénoncent comme le CODEF « la dégradation des conditions de travail des personnels, ainsi que les difficultés d’accueil et de prise en charge dans la dignité pour l’ensemble de la population » et le manque de moyens.

Cet après-midi, les manifestants ont effectué une longue marche dans Montceau avec plusieurs haltes, leur chemin de croix à eux sans compter pour autant sur la volonté divine. Croient-ils encore au miracle ? Verront-ils un jour la chirurgie ambulatoire revenir à Jean Bouveri, des médecins anesthésistes à l’hôpital de Chalon, des dentistes au centre de santé Filieris ?

Le GHT va prochainement changer de direction avec l’arrivée de Philippe Collange Campagna en remplacement de Christine Ungerer, un choix sur lequel fondent beaucoup d’espoir les maires concernés comme à Montceau, la Guiche, Toulon-sur-Arroux, Autun ou encore Mont-Saint-Vincent. « Si nous n’y arrivons pas maintenant, nous n’y arriverons jamais » lâchait en décembre dernier Marie-Claude Jarrot, présidente du comité technique des élus locaux du territoire nord. Dans les rangs du cortège, les avis sont unanimes, Ungerer ou Collange Campagna, « cela ne va rien changer, ils obéissent aux ordres ».

Reconstruire une offre de soins conforme aux attentes de la population est la seule variable d’ajustement sur laquelle s’accordent les professionnels de santé. Seront-ils entendus ?

Jean Bernard

17 commentaires :

  1. Pourquoi les élus du Bassin Minier ne sont jamais présents ?
    Pourtant certain(e)s sont au conseil d’administration ou au codef
    Isn’t it ?

  2. A l’image de la population.

  3. Parce que vous croyez que « la santé » peut échapper à la faillite généralisée ?

  4. Maires, Députés brillaient par leur absence sous ce beau soleil hivernal !

  5. Ce qui m’a le plus dérangé est la faible mobilisation et l’indifférence des passants, visiblement pas concernés…Manifester ne sert à rien me rétorqueront certains, alors, effectivement autant laisser tomber et continuer à suivre…

  6. En physique et chimie, tout est question d’équilibre. « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ».
    En philosophie déterministe, tout est causes et conséquences.
    Nous sommes face à un problème matériel, concret et réel, issu des décisions prises vers 1970 – 1980.
    Il existe ensuite un effet d’inertie, qui fait que le creux de la vague se situera selon quelques projections dans environ 5 ans. (départs en retraite impossible à combler)
    Tout comme nous allons vers le creux de la vague de l’extinction des espèces par nos activités humaines sur-dimensionnées. (Pour ce point, rien n’est perdu, on peut enclencher la marche arrière, mais on ne peut pas rééquilibrer immédiatement)
    Pour la santé, on ne peut pas recréer en quelques semaines des solutions nouvelles aux manques, la formation professionnelle étant ce qu’elle est sur 10 années et heureusement non négociable pour la qualité et la sécurité des soins.
    Donc la seule solution face à une pénurie matérielle est de redistribuer, rééquilibrer, oser constater les surplus d’un côté, et les redéployer vers les manques de l’autre côté. Ou lorsqu’il n’y a pas de surplus, accepter de se priver d’une partie de ses moyens pour qu’une autre population qui n’a presque rien puisse avoir un peu plus. C’est-à-dire accepter de partager les moyens qu’il reste.
    Mais seulement voilà, tout le monde ne souhaite pas forcément jouer le jeu de la solidarité….. Il est un réflexe purement humain de souhaiter garder ses acquis et son confort. Et par là, toute la mauvaise foi est déployée pour justifier, argumenter et minimiser les paradoxes. Et il est important de respecter le libre arbitre, la libre installation des médecins, d’où l’impasse intenable qui est la nôtre actuellement. Et apparemment et hélas, toutes les incitations ne fonctionnent pas trop car les territoires sont par trop déséquilibrés sur maints et maints sujets qui définissent un système global. La dynamique d’un territoire devant se faire sur plusieurs plans.
    Dans le cas contraire, on aura beau agiter les bras, on ne peut rien faire contre des vides concrets. Quand il n’y a pas d’eau…..ben il n’y a pas d’eau! Agiter les bras, brasser de l’air ne fera pas réapparaître l’eau.
    Ainsi s’analyse la Crise civilisationnelle majeure dans laquelle nous pénétrons désormais : il n’y a pas assez de matériaux concrets pour tout le monde selon un certain mode de vie, et pire, certains d’entre nous souhaitent tout garder pour eux, ou au moins la priorité des besoins et non le partage……
    Peut-être qu’une réflexion sérieuse s’impose pour prendre conscience de ce que nous avons réellement besoin pour bien vivre à mettre systématiquement en rapport avec ce qui est réellement disponible, et comment faire en sorte que cela soit équitablement réparti (et non égalitairement, nous n’avons pas tout les mêmes besoins individuels, avec toujours en sous-jacent immuable le respect des droits et des devoirs envers la société)?
    Sans cette réflexion majeure, nous risquons des soulèvements et des contre-soulèvements qui ne seront jamais productifs, jamais sages ni intelligents et entraîneront des dommages déplorables et hasardeux sur nombres d’innocents qui n’ont rien demandé. La meilleure des intelligences serait d’éviter cela et de se parler autour d’une table sans s’écharper…… pas simple…….

    • «  »équitablement réparti (et non égalitairement, nous n’avons pas tout les mêmes besoins individuels, «  »
      Qui, Phisto, mais sur quelles bases vont se décider ce qui pourrait être alloué à chacun ?
      Une démocratie, des technocrates, Skynet qu’un g.v. bien intentionné sera tenté de concevoir ?
      Déjà actuellement, ne pouvons nous pas constater la toute puissance que donne l’informatique à des « décideurs » ?
      Existe t’il une autre solution que la mise en œuvre des préceptes de la Nature, les lois du lus fort ?

      • Oui, il existe une autre solution, et elle est dans le Génie humain qui a déjà fait ses preuves ponctuellement dans l’histoire (l’Habeas Corpus, La DUDH…..) et qui pour le moment dort encore (le cerveau est hélas naturellement, biochimiquement paresseux en plus d’être avide de récompense).
        UNE DÉMOCRATIE EN REGARD D’EXPERTISES serait la meilleure solution. On l’a touché subrepticement du doigt lors de la Convention Citoyenne sur le Climat : des formations expertes des citoyens pour avoir toutes les informations scientifiques disponibles (pour mémoire, un protocole scientifique est une démarche qui recherche la vérité de ce qui est par l’observation, l’expérimentation et la contre-expertise en vue de confirmer ou d’infirmer, le tout dans la plus parfaite transparence et neutralité (dans l’idéal)) , puis dans un deuxième temps des débats contradictoires sur les choix individuels et subjectifs (gardons la liberté d’être et de choix des individus lorsqu’ils ne nuisent pas à autrui) qui aboutissent à un arbitrage (Ricoeur)
        Hélas, cela a fait….. pshit!
        Les préceptes de la Nature ne sont pas seulement la loi du plus fort. J’ai déjà évoqué le livre de Pablo Servigne (Docteur en sciences de la Vie et de la Terre : Thèse de doctorat (2008-10-21) : « Étude expérimentale et comparative de la myrmécochorie : le cas des fourmis dispersatrices Lasius niger et Myrmica rubra ) ; livre qui s’intitule : « L’entraide, l’autre loi de la jungle ». Et il ne faut pas confondre la nécessité de chasser d’une espèce sur l’autre (le renard a besoin de chasser des mulots pour survivre), et le combat inter-espèce qui est surtout une de nos spécialités. Lorsque les territoires sont respectés, les loups, les lions, les lynx, les singes, etc…. ne se battent pas entre eux et jamais à mort (sauf parfois pour la conquête reproductive, seule exception, et rare, les cerfs, les sangliers….. ne s’assassinent pas entre eux). La sélection se fait lorsqu’en effet il n’y a pas assez de place pour tout le monde. Problème : c’est l’Homme qui a pris la place. Mais tout n’est pas perdu, l’homme possède en lui l’intelligence de réguler. Il faut cependant qu’il fasse un saut évolutif qui ne vient pas encore pour le moment.
        Il n’y a pas de « qui décide ». Ce précepte est en fait la conséquence de l’éducation pyramidale lorsque le parent décide arbitrairement pour les enfants ce qui est « bon » pour eux, un réflexe tout à fait normal car ancré psychologiquement, donc neuro-biologiquement, et comme par hasard qui se retrouve dans l’organisation paternaliste de nos sociétés et contre lequel il faut lutter pour évoluer et aller au-delà vers un monde meilleur. (C’est pour cela que les femmes au pouvoir ont plus de chance de nous apporter cette évolution positive, car elles sont plus enclines à la préservation et au dialogue que les hommes plutôt enclins à la « conquête » ; attention, les deux sont nécessaires, mais dans des contextes différents (il faut « conquérir » pour découvrir de nouveaux espaces, de nouvelles technologies), et autre attention, certaines femmes se comportent comme des hommes et vive-versa. Nuance, nuance, toujours nuance).
        Pour mettre à la place un dialogue permanent (gros effort) entre tous les individus, et chercher le sens et l’équilibre de toute chose, la respiration continue et douce. Gros effort, car cela demande d’être fondamentalement informé, maîtrisant le langage, sincère, transparent et pacifiste. Et cela demande du temps et de la patience, chose parfois dont nous n’avons pas toujours le luxe. Effort supplémentaire pour l’organiser. Et enfin cela demande du travail permanent, et là….. belle conséquence : fini le chômage!

  7. Nicephore, on n’est pas obligé de s’arrêter au rouge quand c’est pour la bonne cause. On peut manifester et même défiler dans suivre la moindre bannière 😉

    • Je comprends bien monsieur Bonnot … je comprends bien …
      Mais d’un autre côté , comment en vouloir au citoyen lambda de ne pas prêter une oreille attentive (bonne cause ou pas) à des partis ou des syndicats qui depuis des années , battent le pavé 2 fois par semaine pour un oui pour un non et dont la représentativité dans le monde du travail est proche de zéro !
      Au lieu de déplorer et de fustiger l’indifférence du grand public , la vraie question serait peut-être , pour ces organisations , d’envisager une sérieuse autocritique débouchant sur un discours plus audible et surtout plus crédible ! Non ?
      Cordialement

      • Nicéphore, je pense qu’il y a avant tout un problème de communication que ce soit dans les partis, comme dans les syndicats (de tous bords)… Ca vaut aussi dans nombre d’entreprises. La communication est devenue verticale, et essentiellement descendante, les responsables, qui ne sont plus à l’écoute, sont devenus des dirigeants, et le « grand public » n’a plus qu’à suivre…
        Cordialement.

        • C’est sur que la communication est verticale, de haut en bas !

          Combien de weekends de manif des GJ ? Combien de manifs toutes les semaines ? Combien de sites internet, Facebook, publications en ligne, combien d’articles, d’événement ou le peuple du « bas » prends la parole et déclame ses informations ?

          Sérieux, qu’est ce qu’il ne faut pas lire …..

  8. Belle analyse Philo….mais totalement utopiste et vous le savez.
    Je serai plus crue dans l’expression mais on est dans la merde, pas tout a fait jusqu’au cou mais on y arrive et comme le dit Mr Bonnot dans la quasi indifférence. Est-ce de l’ indifférence, une sous évaluation de la catastrophe sanitaire ou tout simplement un renoncement à se battre face à un pouvoir tout puissant?
    La santé tout comme l’enseignement, piliers de notre société sont en grand danger. Et comme, face à cette pseudo pandémie actuelle, le peuple se réveillera trop tard .

  9. Encore faudrait-il être écouté.
    Cher Respectus, vous avez l’impression que les Gilets jaunes ont été écoutés par exemple?
    Etre obligé de se rebeller serait un mode de communication normal?
    Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire 😉

  10. à Lisa : merci. Oui oui, vous avez raison, tout à fait utopiste et je l’assume. Les utopies du jour seront peut-être les réalités du futur….. En psychologie, il est en effet beaucoup plus facile et de moindre effort de contraindre les plus « faibles ». Essayer de dialoguer avec les « puissants » pour les faire revenir à la raison du partage et de l’empathie est autre plus compliqué, et je ne jette pas la pierre en écrivant cela, moi le premier suis bien embêté face à cette montagne. C’est là que si on place chacun selon ses qualités (certains sont des excellents communiquants, d’autres des fabuleux justiciers, d’autres des intellos, d’autres des mécanos, encore d’autres des stratèges de haut vol, etc…. on a besoin de tout le monde), alors on pourra y arriver.
    à Curieux : Oui, il existe une autre solution, et elle est dans le Génie humain qui a déjà fait ses preuves ponctuellement dans l’histoire (l’Habeas Corpus, La DUDH…..) et qui pour le moment dort encore (le cerveau est hélas naturellement, biochimiquement paresseux en plus d’être avide de récompense).
UNE DÉMOCRATIE EN REGARD D’EXPERTISES serait la meilleure solution. On l’a touché subrepticement du doigt lors de la Convention Citoyenne sur le Climat : des formations expertes des citoyens pour avoir toutes les informations scientifiques disponibles (pour mémoire, un protocole scientifique est une démarche qui recherche la vérité de ce qui est par l’observation, l’expérimentation et la contre-expertise en vue de confirmer ou d’infirmer, le tout dans la plus parfaite transparence et neutralité (dans l’idéal)) , puis dans un deuxième temps des débats contradictoires sur les choix individuels et subjectifs (gardons la liberté d’être et de choix des individus lorsqu’ils ne nuisent pas à autrui) qui aboutissent à un arbitrage (Ricoeur)
Hélas, cela a fait….. pshit!
Les préceptes de la Nature ne sont pas seulement la loi du plus fort. J’ai déjà évoqué le livre de Pablo Servigne (Docteur en sciences de la Vie et de la Terre : Thèse de doctorat (2008-10-21) : « Étude expérimentale et comparative de la myrmécochorie : le cas des fourmis dispersatrices Lasius niger et Myrmica rubra ) ; livre qui s’intitule : « L’entraide, l’autre loi de la jungle ». Et il ne faut pas confondre la nécessité de chasser d’une espèce sur l’autre (le renard a besoin de chasser des mulots pour survivre), et le combat inter-espèce qui est surtout une de nos spécialités. Lorsque les territoires sont respectés, les loups, les lions, les lynx, les singes, etc…. ne se battent pas entre eux et jamais à mort (sauf parfois pour la conquête reproductive, seule exception, et rare, les cerfs, les sangliers….. ne s’assassinent pas entre eux). La sélection se fait lorsqu’en effet il n’y a pas assez de place pour tout le monde. Problème : c’est l’Homme qui a pris la place. Mais tout n’est pas perdu, l’homme possède en lui l’intelligence de réguler. Il faut cependant qu’il fasse un saut évolutif qui ne vient pas encore pour le moment.
Il n’y a pas de « qui décide ». Ce précepte est en fait la conséquence de l’éducation pyramidale lorsque le parent décide arbitrairement pour les enfants ce qui est « bon » pour eux, un réflexe tout à fait normal car ancré psychologiquement, donc neuro-biologiquement, et comme par hasard qui se retrouve dans l’organisation paternaliste de nos sociétés et contre lequel il faut lutter pour évoluer et aller au-delà vers un monde meilleur. (C’est pour cela que les femmes au pouvoir ont plus de chance de nous apporter cette évolution positive, car elles sont plus enclines à la préservation et au dialogue que les hommes plutôt enclins à la « conquête » ; attention, les deux sont nécessaires, mais dans des contextes différents (il faut « conquérir » pour découvrir de nouveaux espaces, de nouvelles technologies), et autre attention, certaines femmes se comportent comme des hommes et vive-versa. Nuance, nuance, toujours nuance).
Pour mettre à la place un dialogue permanent (gros effort) entre tous les individus, et chercher le sens et l’équilibre de toute chose, la respiration continue et douce. Gros effort, car cela demande d’être fondamentalement informé, maîtrisant le langage, sincère, transparent et pacifiste. Et cela demande du temps et de la patience, chose parfois dont nous n’avons pas toujours le luxe. Effort supplémentaire pour l’organiser. Et enfin cela demande du travail permanent, et là….. belle conséquence : fini le chômage!

  11. Chaque fois, je suis ébahi par la qualité de vos réponses, Philo.
    Quelle chance vous avez de pouvoir pousser la réflexion à ce point et, pour moi (nous ?) de nous en faire bénéficier.
    Cordialement

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