Mauvaise humeur : les legs appelés à remplacer les dons

Depuis des semaines les publicités, plus larmoyantes et bien pensantes les unes que les autres, nous ressassent la nécessité de léguer ses biens aux fondations, associations diverses en cherchant à la fois à nous attendrir et nous culpabiliser.

Et plus ça va plus il y a de messages. A certaines heures, sur certaines chaînes ou antennes, c’est deux, voire trois, annonces par page de publicités.

A croire que chacun dispose de biens et de fortunes à léguer. Or cela ne s’adresse pas à ceux qui répondraient à ce critère, non c’est à visée directe sur nos pauvres porte-monnaies et patrimoines étriqués ou inexistants.

Le legs serait à la mode ? Non, le legs essaie de remplacer la manne qui tombait régulièrement grâce à l’ISF et l’optimisation fiscale.

Rappelons que ce sont nos impôts qui permettaient à chaque optimiseur de recueillir 66% de ses « dons ». La générosité financée par l’impôt c’est moins le cas maintenant car depuis le remplacement de l’impôt sur la fortune (ISF) par un impôt sur la fortune immobilière (IFI), les dons aux associations ont chuté de 50% entre 2017 et 2018.

C’est le président de France Générosités, syndicats des associations et des fondations, qui le dit et il chiffre le manque à gagner entre 130 et 150 millions d’euros.

Donc maintenant va falloir mettre la main à la poche pour soutenir les fameuses associations ou fondations « collectrices de la générosité publique ». Et certains font encore de l’optimisation avec leurs actions.

Et quand on prend conscience des inquiétudes autour du prélèvement à la source à ce niveau on est en droit de se demander si les legs suffiront à renflouer ce qui risque de s’apparenter à un gouffre.

Dans le même temps les perspectives du budget social de la France va diminuer de 500 millions d’euros. Sans parler des menaces sur les pensions de réversions, l’inflation, etc.

Heureusement aujourd’hui personne n’a prononcé le fameux mot magique « ruissellement ».

Gilles DESNOIX

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