Le Creusotin Frédéric Bobin à l’Olympia: « C’est une belle histoire »

Il est creusotin, enchante comme il chante. « C’est un petit bijou » dit-on de lui. Frédéric Bobin est ce soir à l’Olympia à Paris, en première partie de Gauvain Sers.

Son dernier album  est encore tout chaud. « Les larmes d’or » est considéré comme un petit bijou. « Dieu que ce folk-singer est doué, qu’il réveille en nous des émotions, de goûts de nous ». Frédéric Bobin se livre, un livre enchanté.

L’Olympia, c’est la première fois? Quelle impression? Des souvenirs de cette salle?

Oui, c’est la première fois ! Je suis évidemment très heureux et très ému de chanter dans cette salle prestigieuse et je remercie Gauvain Sers de m’avoir invité à ouvrir la soirée. C’est un magnifique cadeau, je lui en suis très reconnaissant. Dans un parcours de chanteur, le fait de fouler cette scène mythique de l’Olympia est quelque chose d’important, de symbolique… l’impression de marcher dans les pas de grands artistes… comment ne pas penser à Brel, Bécaud, Renaud, The Beatles ?

J’ai deux souvenirs à l’Olympia, en tant que public et les deux fois, c’était pour un concert de Bernard Lavilliers (sur ses deux dernières tournées). En novembre dernier, j’étais parmi le public et je ne me doutais pas que j’allais y chanter moins de six mois après… C’est une belle histoire !

Vos chansons sont-elles un hymne à la vie ?

Quand j’ai découvert la musique, adolescent, j’ai eu la sensation que ma vie a changé ! En ça, je considère que la chanson m’a sauvé et a bouleversé ma vie… Et ça a changé mon regard sur le monde… Mon truc à moi, c’est de chanter, alors j’essaie de traduire mes émotions, mes luttes, mes convictions, mes coups de cœur, mes coups de gueule en paroles et en musique (écrites et composées avec mon frère Philippe) et de les partager avec les gens… Et si mes chansons font écho chez d’autres personnes, si elles apportent du réconfort et procurent un peu de bonheur, alors j’ai le sentiment d’avoir été un peu « utile » et d’avoir bien fait mon métier…

Une tournée en première partie de Gauvain Sers, l’Olympia et pas de télé, pourquoi?

C’est toujours difficile à analyser… Chaque parcours artistique est différent…

J’ai une conception assez précise de mon métier et selon moi, j’ai vraiment le sentiment de faire mon métier lorsque je suis en tournée, quand je fais des concerts et que je rencontre le public… Un instant de partage, toujours différent d’un soir à l’autre…

Mais pour moi, passer à la télé n’a jamais été une fin en soi et je n’ai jamais remué ciel et terre pour y parvenir… même si je reconnais qu’un passage à la télé peut être bénéfique et permet d’élargir son audience. Si je voulais passer à la télé, je ne ferais pas ce genre de chansons !

Qui vous inspire dans « Les larmes d’or »?

Selon moi, la création est toujours un va-et-vient entre notre monde intérieur et le monde extérieur… Ca m’intéresse de mélanger des sentiments intimes et des choses plus générales, plus sociales ou sociétales. Parler de soi et parler des autres…

Les douze chansons de mon nouvel album abordent des choses intimes (Super 8, La maison de mon grand-père), mais aussi des questions sociales (Le dernier voyage de Sindbad, Jimmy) et des thèmes comme la transmission (Le soir tombe) et mon besoin d’un retour à l’essentiel (Une goutte d’eau). Mais je me suis rendu compte que beaucoup de chansons, comme le titre éponyme d’ailleurs, évoquent l’artiste (Musique blessée, Tant qu’il y aura des hommes, Les larmes d’or…), celui qui réussit à transformer ses peines en quelque chose de beau, celui qui transcende le quotidien, qui réussit à mettre des mots sur nos émotions profondes, nos questionnements, nos doutes, nos luttes…

De quel artiste, chanteur, musicien, vous rapprochez-vous?

J’ai été bercé par les chanteurs français des années 50-60 que mes parents écoutaient : Brassens, Brel, Barbara, Ferré, Moustaki, Guy Béart, Félix Leclerc, Nougaro… Des chanteurs pour qui les mots ont beaucoup d’importance. Parallèlement, j’ai découvert la musique anglo-saxonne, comme The Beatles, Bob Dylan, Leonard Cohen, Bruce Springsteen dont la musicalité m’a toujours beaucoup touché. Ce sont les deux sources qui m’ont influencé !

Au final, je pense que les chanteurs dont je me sens le plus proche sont les chanteurs français qui mélangent « chanson d’auteur » et sonorités et mélodies pop ou folk… Je pense à Souchon, Gainsbourg, CharlElie Couture, Lavilliers, Renaud, Higelin, Thiéfaine…

Un message à faire passer aux Creusotins ?

J’ai toujours grand plaisir à y revenir pour rendre visite à ma famille. Lors de mes spectacles, je chante ma chanson La vieille ouvrière qui évoque ma ville (Le Creusot) et mes racines ouvrières. Je m’aperçois qu’à chaque fois non seulement les gens connaissent cette ville mais ont de la tendresse pour elle. Et puis, ce passé ouvrier fait écho à d’autres villes, partout en France, ça fait écho à d’autres histoires de vies… Curieusement, cette chanson, qui est ma chanson la plus personnelle, touche beaucoup de gens… Après les concerts, ça permet d’engager un lien avec les gens, on parle de nos racines respectives… On me parle aussi souvent de Christian Bobin (écrivain et poète creusotin)!

A quand un concert au Creusot?

J’aimerais revenir chanter au Creusot pour présenter mon nouvel album… Avis aux amateurs ! La saison prochaine, j’aurai le plaisir de venir chanter dans la région, au Théâtre d’Autun, le 9 février 2019.

Recueilli par Jean Bernard

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