Hôpitaux – Les punchlines de la rentrée du Codef

« AUCUN HÔPITAL DE PROXIMITE NE FERMERA » …?

C’était le 2 mai dernier à l’hôpital de Montceau, Michel Prieur, président du Codef interpelle Christine Ungerer en présence de Marie-Claude Jarrot.

Communiqué du Codef – « Aucun hôpital de proximité ne fermera » cette affirmation de Mme la Ministre de la Santé est une vraie provocation pour les défenseurs des hôpitaux de Juvisy, Longjumeau et Orsay, ceux de Bichat et Beaujon, tous menacés de fermeture.
Elle l’est aussi pour les populations et les professionnels de Gray, Châteaudun, Remiremont, Châtellerault, Sarlat, Ruffec, Granville, Aubagne, Morlaix, Creil, Montceau les Mines…qui voient des services fermer et leur hôpital se vider au fil de l’eau de sa substance, devenir à terme EHPAD ou « hôpital debout », comme l’Hôtel Dieu à Paris.
Cette déclaration de la Ministre va dans le même sens que le rapport du Haut Conseil sur l’Avenir de l’Assurance Maladie qui propose la multiplication de structures de proximité, établissements qui n’auront plus rien à voir avec un hôpital et qui seront chargés du suivi de certaines maladies chroniques, des grossesses « normales » et n’auront plus ni plateaux techniques, ni services d’urgence.
Si elle ne ferme pas, donc, elle fait pire, en supprimant l’essentiel des services et en vidant de sa substance et de son attractivité les centres sanitaires publics ; elle fait croire que les solutions réductives proposées sont suffisantes, au mépris des besoins des territoires, des personnels et des populations.
Pour ces derniers, justement, les propos de la Ministre ne sont pas moins scandaleux puisqu’elle admet qu’il est normal de fermer des services d’urgence dans les zones où il y a moins de population pour en ouvrir là où il y en a le plus : quelle égalité des citoyennes et des citoyens pour l’accès aux soins ?

En fait, de réformes en réformes et aucune mesure sérieuse n’ayant été prise pour la démographie médicale, notre système de santé en est arrivé à la situation actuelle : concentration à outrance remettant en cause la proximité, manque drastique de médecins et autres professionnels de santé mais, dans le même temps, développement du secteur privé : 1389 établissements publics, 1009 cliniques privées à but lucratif et 691 établissements privés à but non lucratif (chiffres DREES 2017).
Et Madame la Ministre peut s’appuyer sur des relais locaux. N’est ce pas Madame le Maire de Montceau, dans la presse locale vos déclarations démontrent que vous n’êtes pas à un retournement prêt. Vous confirmez l’abandon du service public de chirurgie de l’hôpital Jean Bouveri et vous êtes prête à offrir au secteur privé un « outil public ». Comment pouvez-vous croire qu’en faisant la promotion du secteur privé vous allez sauver le secteur public ?
Pour revenir au sujet de ce communiqué, le gouvernement, comme les précédents veut arriver : à diminuer des budgets publics, dont celui de la santé avec un PLFSS 2019 (projet de loi de financement de la Sécurité Sociale) qui s’annonce une fois de plus en baisse pour le plus grand bénéfice des complémentaires privées.
Mme la Ministre, le Codef et la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et
maternités de proximité ne peuvent accepter vos propos mensongers sur la situation actuelle : nous exigeons la reconnaissance du droit à la santé pour toutes et tous partout (droit inscrit dans le préambule de la constitution).
Pour cela, il faut maintenir et multiplier les hôpitaux publics de proximité qui doivent offrir sur chaque
territoire : une maternité, un service de chirurgie générale, un bloc opératoire et un service d’urgences, un service de radiologie et un laboratoire : nous en sommes loin !
L’aménagement du territoire doit être plus que jamais égalitaire et solidaire. Or votre politique Madame le Ministre fait tout le contraire dans le domaine sanitaire et bafoue les fondements de notre République.

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