Hôpital – « Monsieur le Premier ministre »

Le Codef a adressé une lettre à Edouard Philippe et compte bien avoir une réponse d’ici le rassemblement samedi 24 mars 2018 devant le parvis de la mairie à Montceau-les-Mines.

 

Monsieur le Premier Ministre,
Depuis plusieurs mois nous n’avons de cesse d’attirer l’attention de Madame Buzyn sur la situation de notre Centre Hospitalier qui est au coeur d’un bassin de vie de 105 000 habitants.
La fermeture de la chirurgie décidée par le Comité à la performance et la modernisation de l’offre de soins (Copermo) va plonger les habitants dans une profonde détresse, privés qu’ils seront d’une offre chirurgicale de proximité oh combien indispensable à
une population vieillissante et socialement défavorisée.
Les 6 000 actes de chirurgie effectués en moyenne dans notre hôpital ne pourront être absorbés par le site pivot de notre GHT qui travaille déjà à flux tendus et qui lui en affiche 10000. Cela se traduirait par une augmentation de 60% de son activité ce qui est
matériellement impossible.
Madame Buzyn a affirmé haut et fort que notre système de santé est à bout de souffle, rejeté le concept d’hôpital entreprise. Vous même avez diligenté une étude permettant de repenser le mode actuel de financement de l’hôpital qui s’appuie uniquement sur la T2A.
A Nevers, le premier mars dernier, Madame Buzyn déclarait : »L’égal accès aux soins est une priorité ».
Nous partageons ces idées mais encore faudrait-il passer des paroles aux actes.
Monsieur le Premier Ministre, le Codef, soutenus dans son analyse et ses revendications par 51 maires de la zone d’attractivité de notre CH, vous demande :
• de surseoir aux décisions du Copermo et de réétudier le dossier dans le cadre des nouvelles perspectives annoncées pour la réforme du système de santé et particulièrement de celle de son financement. Cet engagement de bon sens ne coûtera
pas un centime à l’Etat. Dans la négative vous cautionnerez implicitement le désert chirurgical qui en découlera au sein de notre département.
• d’examiner le cas très original de la dette fiscale et sociale de notre CH. Très original car elle est le fait d’un Inspecteur Général des Affaires Sociales, Monsieur Métais, qui a dirigé la tutelle de notre CH de 2009 à 2014. Période pendant laquelle cet inspecteur n’a pas trouvé mieux, pour redresser la situation financière, que de ne pas régler la taxe sur les salaires et les cotisations URSSAF au motif, selon le témoignage du député de l’époque, que « c’était de l’argent que l’Etat se donnait à lui même » ! Cette dette d’environ 18M€ dont finalement l’Etat, via la tutelle de l’IGAS, est responsable, obère
toute possibilité de redressement de la situation financière de notre hôpital.
En conséquence nous demandons son apurement pure et simple, mesure qui ne nécessitera pas d’engagement budgétaire de votre gouvernement.
Monsieur Gauvain, député de notre circonscription, nous avait promis d’intervenir pour obtenir un rendez-vous auprès de vous. Force est de constater que cette promesse n’a pas été tenue. Nous restons toutefois preneur et sommes à votre disposition pour vous rencontrer à tout moment qui vous conviendra.
En tout état de cause il y a urgence à ce que vous nous apportiez une réponse. Vous pouvez, comme vous l’avez fait pour Notre Dames des Landes, renoncer à un projet mal ficelé et contraire aux intérêts économiques et sociaux de la population.
Les propositions de l’ARS validées par le Copermo sont contraires aux besoins d’un bassin de vie de plus de 100 000 habitants. Allez-vous, en laissant faire, les condamner à l’errance chirurgicale, aux aléas des temps d’accès trop longs pour arriver à l’établissement qui pourra les accueillir, à les priver des visites de la famille trop éloignée pour s’y rendre ?
Accepter le moratoire que nous vous proposons est un acte citoyen, responsable, que nous sommes en droit d’attendre de notre Premier Ministre.
Nous souhaitons annoncer votre décision lors du nouveau rassemblement que nous organisons le samedi 24 mars à Montceau les Mines.
Tout en espérant que le bon sens et l’humain l’emporteront sur les algorithmes technocratiques, nous ne saurions conclure sans insister une nouvelle fois sur la catastrophe sanitaire et sociale que la fermeture de la chirurgie au sein de notre CH engendrerait. Dans la négative, par voie de conséquence, votre gouvernement en porterait la lourde responsabilité.
Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de nos sentiments citoyens respectueux.

Copie à l’ARS de Bourgogne
Franche-Comté
La Direction Collégiale du Codef

 

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