Eolane Montceau – Les salariés réclament une « fin de vie » dans la dignité

La fin de vie du site Eolane Montceau se passe mal, même très mal. Les 80 salariés spécialisés dans la fabrication de cartes électroniques vivent très mal leurs dernières heures puisque, en toute logique, probablement jeudi 24 septembre, la direction générale va déposer une demande de dépôt de bilan devant le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône qui pourrait prendre l’allure d’une liquidation judiciaire.

Ne restera au personnel que les yeux pour pleurer face « à ce faux dépôt de bilan fabriqué sur mesure » tempête Alain Schleich,
élu CSE Eolane Montceau.

C’est toute l’ambiguïté de cette mise à mort d’un site dont la direction générale promet sa fermeture depuis au moins 2016. Une lente descente aux enfers, certes avec des rebondissements mais qui, au final, va conduire inexorablement à l’extinction de la branche montcellienne.

Il est clair qu’à ce jour que « l’unique repreneur d’Eolane Montceau se nomme pôle emploi » assurent les salariés. L’espoir d’un repreneur susceptible s’est envolé et prochainement, seul le tribunal de commerce va décider de la manière dont vont partir les salariés. Mourir avec dignité, c’est-à-dire avec la mise en place d’un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) ou comme une pauvre bête conduite à l’abattoir.

Néanmoins, le personnel n’a pas dit son dernier mot et espère bien que le tribunal et notamment le procureur de la République, relèveront les incohérences de cette mise à mort, « d’interdire cette escroquerie » souligne fermement Alain Schleich, et « même de cette fermeture artificielle de ce site » ajoute-t-il.

Alors, puisque Eolane Montceau qui est en totale « déconfiture », pratiquement sans travail _ l’usine est fermée le lundi et vendredi _ , « alors notre avocat va demander l’extension de la procédure à l’ensemble du groupe Eolane » indique l’élu du CES, « parce que notre site n’est pas autonome, il dépend du groupe d’où la demande qui sera faite d’une cessation de paiement généralisée ».

Ce qui pourrait faire réfléchir à deux fois la direction générale. « Nous voulons arriver à un vrai PSE » lancent Alain Schleich et les salariés regroupés ce matin devant l’entrée.

Pour l’heure, cette après-midi, la dernière machine « client »  de Montceau, va quitter les lieux à destination de Valence, une échographe vétérinaire. C’est vraiment la fin.

Mourir, oui mais avec dignité. Etre licenciés proprement.

Jean Bernard

 

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