Enfouissement de l’amiante – Collonge-en-Charollais monte s’expliquer au Mont-Saint-Vincent

Le maire de Mont-Saint-Vincent, Jean Girardon, a reçu son homologue de Collonge-en-Charollais. Pour Josette Lagrange, l’idée d’enfouir de l’amiante est un très mauvais projet. 

C’est une onde de choc qui se propage depuis la fuite du projet d’enfouissement de l’amiante dans la carrière à Mont-Saint-Vincent. Dans la commune, qui compte 350 habitants, une bonne centaine a déjà signé une pétition contre le projet. Mais enfouir de l’amiante sur le versant qui surplombe la comme de Collonge-en-Charollais, a fait bondir madame le maire et son conseil municipal.

Josette Lagrange a demandé à être reçue par son homologue de Mont-Saint-Vincent, rencontre qui s’est déroulée ce vendredi en fin de journée en mairie. Sur ses terres, Jean Girardon a usé de beaucoup de pédagogie.

Il a expliqué à Josiane, « non moi c’est Josette » lui rappelle aimablement madame le maire de Collonge-en Charollais, l’histoire de l’amiante. « Dès les années 50, on savait que c’était dangereux pour la santé avant de tout interdire en 1997. Et maintenant, on fait quoi ? »

Deux possibilités pour ce défaire de ce produit toxique, la vitrification (chauffer à très haute température) ou l’enfouir dans le sol qui est le projet de la société Rougeot qui exploite la carrière à Mont-Saint-Vincent.

« Non seulement sur place les trous existent et l’argile n’est pas loin ». Jean Girardon enseigne encore, lui qui a visité un site d’enfouissement, « les casiers avec l’amiante reposent sur de l’argile, une couche de terre, puis de l’argile, puis de la terre, etc. ».

Si le projet venait à voir le jour, ce sont 5000 tonnes d’amiante par an qui seraient enterrés. « C’est-à-dire, 20 tonnes par jour, c’est un, voire deux camions par jour » ajoute le maire.

Jean Girardon a du mal à convaincre

« Je ne suis pas contre la carrière et son extension mais avec l’enfouissement, c’est toute la merdouille qui va déferler sur notre commune (située en contrebas). Car comme nous, combien de communes recueillent de l’eau qui ruisselle du Mont-Saint-Vincent. Moi j’ai encore des habitants qui boivent de l’eau de source », énonce Josette Lagrange.

Jean Girardon a beau rappeler les étapes que doit parcourir le dossier avant une hypothétique validation, madame le maire comprend bien sa gêne. « Votre commune est prise entre le marteau et l’enclume », résume-t-elle.

Ses arguments, elle les déballe. « De l’amiante pour commencer et quoi après ? Les casiers qui renferment l’amiante vont-ils résister aux vibrations des explosions dans la carrière ? Nous n’avons aucune étude après 30 ans d’enfouissement de l’amiante. Nous avons une belle région et avec la covid, les gens reviennent à la campagne mais avec un site d’enfouissement, vous pensez qu’ils auront envie de venir ? Même pour le tourisme, notre unique débouché, c’est une mauvaise image ».

Là encore Jean Girardon fait les fonds de tiroir. « Il est prévu d’aménager les lieux avec notamment un plan d’eau à proximité du site d’enfouissement, reste à régler cette cohabitation », dit-il. Sa démonstration n’est guère convaincante.

Josette Lagrange abat encore une carte. « On nous demande le zéro phyto et de l’autre côté, quand il y a un trou, on met tout dedans. Et l’Etat laisse faire, ça me révolte. J’ajoute aussi, vous avez plus d’opposants à Collonge que vous en aurez à Mont-Saint-Vincent ».

Déjà que l’atmosphère n’est pas très bonne sur les hauteurs, la fronde s’organise dans les communes en contrebas. La grogne monte.

Jean Bernard

5 commentaires :

  1. Et puis cette amiante elle vient d’où….???Que ceux qui s’en débarrassent résolvent le problème chez eux..!!!

  2. Ce qui est étonnant, pour ne pas dire plus, c’est qu’un élu cache à ses administrés ce genre de projet pour faire ses magouilles en douce….Pourtant , qui sont les premiers concernés par ce genre d’empoisonnement ?

    • Peut-être que le maire y avait un intérêt personnel? aller savoir, on comprendrait ainsi mieux sa démarche .

    • Vous êtes dur, Petit prince …….
      Auriez vous, vous aussi, tiré les enseignements que nous ont fourni nombre d’affaires passées, souvent soldées par la dispersion des profiteurs et la mise à contribution de la collectivité ?
      En aparté, ,e sais, c’est hors sujet : si vous avez à manipuler ce genre de matériau (et ça commence avec des revêtements de sol d’apparence pourtant innocente), vous devez considérer que le danger vient des fibres qui se logeront dans vos poumons.
      Alors, un conseil que m’avaient donné des pros : à minima, offrez vous un masque type FPP3, disponible dans les hyper de bricolage et conçus pour les travaux d’amateurs, des tenues jetables avec des gants.
      Étaler un mélange d’eau et de colle à tapisserie sur toutes les surfaces découvertes pour fixer les fibres, avec des brosses à tapisserie, pinceaux, ou encore pulvérisateur de jardin mais utilisé à basse pression…..
      Amusant ; au Canada existait une ville , Asbestos, avec des mines d’amiante…
      Pour les Canadiens, leur amiante n’était pas dangereuse et en 1998, ils avaient ainsi attaqué la France devant l’OMC.
      Indice de leur « bonne foi », le nom de baptême d’une maladie de l’amiante : l’asbestose….

  3. Scandaleux que cet élu ai caché cet état de fait. Bravo à Madame le Maire qui s insurge contre ce projet courageusement sans langue de bois.

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