Coronavirus – Les auxiliaires de vie, des femmes de l’ombre, des héroïnes

Myriam aime son travail. Auxiliaire de vie à l’ADMR (Aide Domicile Milieu Rural) comme bon nombre de ses collègues ou encore aides à domicile, elle contient pourtant sa colère.

Au téléphone, elle explique calmement la situation de ces personnels qui ne sont « pas considérés comme personnels soignants. « Nous ne sommes pas de simples femmes de ménage, notre fonction est bien plus importante. Nous effectuons des toilettes au lit, prodiguons des soins d’hygiène auprès de nos aînés, nous sommes en contact direct comme le font les aides-soignantes et les infirmières » s’emporte une des collègues de Myriam dans son coup de gueule qu’elle nous a fait parvenir par mail.

Chaque jour, les auxiliaires de vie sont le rayon de soleil de ces personnes confinées à leur domicile, la plupart âgées, en perte d’autonomie ou encore à mobilité réduite.

Mais apporter ce réconfort journalier, parfois trois fois par jour pour la même personne, « je suis présente au lever, à midi pour le repas et au coucher » explique Myriam, ce sont le stress et l’angoisse qui prédominent. « Je n’ai pas envie de contaminer mon entourage personnel ni même les personnes que je visite ».

« Vendredi dernier, j’ai demandé à être testée au covid-19. Mon médecin m’a fait une ordonnance et le suis allée effectuer le prélèvement sur le parking du laboratoire Carron à Montceau-les-Mines. C’est pour me rassurer. Mon médecin me donnera la réponse au test ce mardi » stipule-t-elle.

Mais dans un premier, même si les interventions de ménage et d’entretien du logement ont été supprimées, Myriam s’offusque du manque de protection. Des gants, pas de problème, « nous en avons toute l’année, en revanche, les masques, les charlottes, les surblouses, les lunettes de protection, du gel hydroalcoolique, manquent cruellement ».

Elles se sentent oubliées mais sont en première ligne

Pour les masques, c’est le système D. « Avec une collègue, nous en avions achetés l’année dernière, nous en avions encore quelques-uns. Au début de l’épidémie, pendant deux semaines, j’en ai eu 9 pour la semaine à la pharmacie, des masques chirurgicaux périmés mais maintenant, nous ne sommes pas prioritaires ».

A partir de cette semaine, « le conseil régional va nous fournir des masques en tissu que nous pourrons laver dix fois », précise Myriam. « Mais des masques, il en faudrait toute l’année ».

A 44 ans, diplômée depuis 3 ans, la Blanzinoise exerce son métier depuis 2007. Elle a un contrat en CDI de 117 heures « mais je fais plus 35 heures par semaine. Elle travaille du lundi au vendredi et un week-end sur 2 ou 3, selon les effectifs.

Ce lundi de Pâques, elle a débuté à 7h30, essentiellement sur Montceau. Trois visites, même chose l’après-midi de 16h30 à 18h30 avec des trajets à Ciry-le-Noble, les Gautherets (Saint-Vallier) et Montceau.

« Si vous saviez comme les personnes sont contentes de nous voir, je suis leur seul contact dans la journée. Certaines vivent mal le confinement, elles sont très angoissées par le coronavirus et le fait d’être coupées du monde. Chaque personne réagit différemment. J’en connais qui ne regarde plus la télé. Et dès que nous avons quelques minutes de retard, elles s’inquiètent. Elles appellent même le bureau : mais qu’est-ce qu’elle fait ? » raconte Myriam.

Ce matin, comme tous les autres jours, elle ira faire son job malgré cette peur qui la ronge. « Nous sommes exposées au quotidien, alors si quelqu’un voulait bien nous écouter » lance-t-elle. « Toute l’année nous sommes là et aujourd’hui, alors que la situation est plus que préoccupante, voire dangereuse, personne ne prend en compte nos demandes ».

Des auxiliaires de vie  mais surtout des femmes héroïques.

Sachez-le.

Jean Bernard

 

 

6 commentaires :

  1. Bonjour
    Je m occupe de personnes agéés ou je suis payée en césus,et d autres benevoles
    Car les personnes agées sont trés seules et
    Jb avait pu le constater à une epoque,ni les voisins,ni la mairie s en preoccupe,ha si pour les elections ils sont passés
    Je fais les gestes barrieres,mais je ne suis pas à l abri
    Je vais le proposer à mon medecin pour le teste
    Courage àtous

  2. Ce sont des héroïnes et des héros car il y a quelques messieurs ! Elles risquent leur vie en 1ère ligne toute l annee et en ce moment du matériel adéquat et en nombre serait bien venu! Leurs salaires et pseudo indemnités devraient être revus à la hausse et leur métier réhabilité ! De même que leurs repos !

  3. un grand merci a ces auxiliaires de vie courageuses , exploitées par leur direction,

  4. Il est vrai que l’on parle plus des auxiliaires de vie travaillant dans les ephad et parlons peu des auxiliaires de vie à domicile, le matériel est un problème majeur il est plus que vrai, mais il faut continué et gardés espoirs, bien sûr que nous ne pouvons pas comprendre au même niveau que vous la grande difficulté et détresse dans laquelle vous exercez votre honorable profession qui est la garde et le bien-être de nos aînés mais sachez et surtout en ces cas de forces majeures que toutes nos pensées et notre coeur est avec vous en vous souhaitant de tenir la barre de votre navire fermement comme vous le faites si bien jusqu’à présent. Pour faire simple et en trois mots, BRAVO BRAVO BRAVO.

  5. Bravos Mesdames pour ce que vous faites (et Loic, qui se reconnaîtra); Bon courage à vous en espérant que vous soyez reconnus à votre juste valeur. Richard

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