Congés bonifiés – La CGT fait aussi agence de voyages

Communiqué de la CGT du bassin montcellien.

COUP DUR POUR LES ULTRAMARINS !

Dans un cynisme parfait, l’ex-Premier Ministre Edouard Philippe, avant de faire ses cartons de départ, a offert en cadeau au Président Macron, un ultime mauvais coup contre les congés bonifiés. Il a profité de la période estivale pour signer le décret du
2 juillet n°2020-851, portant réforme des congés bonifiés dans la Fonction publique.
Le congé bonifié n’est pas qu’un coût puisqu’il permet de faire fonctionner l’économie dans les deux sens : hexagone et Pays d’Outre-mer. Il fait fonctionner également le tourisme (locations, excursions etc. ) apport important de l’économie de ces pays, territoires ou départements Français.
Le congé bonifié permet aujourd’hui de maintenir le lien familial et culturel avec les territoires d’origines ainsi que la transmission culturelle. Il est également lié à l’histoire qu’a constitué la traite négrière économique transatlantique, constituant une part des réparations jamais effectuée dans le cadre du crime contre l’humanité de la loi TAUBIRA, pour les descendants d’esclaves des pays d’Outre-Mer.
Descendants issus des déportations, esclavage et traites négrières dans les colonies, puis d’une migration organisée dès les années 1950, et de 1963 à 1981 pendant plus de 20 ans, laissant derrière eux parents, famille, amis, des milliers de jeunes antillais, guyanais, réunionnais, ont été déplacés vers la France pour répondre à ses besoins spécifiques de main d’œuvre, notamment dans les services publics ou nationalisés.
C’est aussi après la départementalisation, l’histoire du BUMIDOM (organisé par de Gaulle et DEBRE père, 160 300 Antillais déplacés vers la France), du BDPA (réunionnais vers Madagascar ) du BIPIG (antillais vers la Guyane) et de l’ANT vers 1983 en remplacement du BUMIDOM, qui a organisé l’émigration puis l’insertion des originaires d’Outre-Mer.
Ces derniers ont été conduits sous le gouvernement de De Gaulle à apporter leur main d’œuvre, leur force vive à l’économie de la France, et au bout du voyage, des promesses non tenues et pas de billet de retour….
Ce n’est donc que justice, et grâce aux luttes de la CGT, que les originaires d’outre-mer de la Fonction Publique en France métropolitaine, ont obtenu dans un premier temps le congé administratif tous les 5 ans, puis le congé Bonifié en 1978 tous les 3 ans. Ce n’est pas un cadeau mais un droit acquis ! Il nous faut rappeler l’importance de l’implication des originaires de l’Outre-Mer dans nos hôpitaux et d’autres services publics comme à la pénitentiaire et la Poste. L’exercice professionnel étant réputé pénible dans ces années, seuls les originaires d’Outre-Mer et les provinciaux acceptaient d’y travailler.
Nous insistons sur le fait que les fonctionnaires métropolitains exerçant dans les «DOM» continueraient de bénéficier du système actuel, ce qui représente une rupture d’égalité de traitement dans la Fonction Publique car les fonctionnaires exerçant dans les pays d’Outre-Mer (collectivités ou départements) vont conserver leurs droits inchangés sans réciprocité d’application.
Par contre, la réforme met fin pour les fonctionnaires originaires des DOM à la possibilité d’une prise en charge à 50% tous les 5 ans pour venir en métropole ou à 100 % tous les 10 ans. A contrario, nous nous retrouverions comme avant 1978, face, à des discriminations.
Ce gouvernement s’en prend au Congé Bonifié, la réforme c’est : plus souvent et moins longtemps. Notre exigence face à cela, un droit, un texte, une application égalitaire dans toute la Fonction Publique, sans discriminations, le maintien de la bonification et des 65 jours de Congé Bonifié, de l’indemnité de vie chère. Un départ tous les 3 ans nécessaire pour planifier les départs et le budget (frais familiaux et généraux incontournables).
Pour les ultramarins, les congés bonifiés représentent un temps fort de leur vie, un retour en famille et aux racines qu’ils attendent impatiemment et auxquels ils ne souhaitent pas renoncer.

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