Assurance complémentaire santé : les gros requins bouffent le plus petits

La DREES,  (service statistique du ministère des Solidarités et de la Santé) publie une étude  publiée ce jeudi, sur la généralisation de l’assurance complémentaire santé dans les entreprises.

Cette obligation introduite par la loi a bénéficié essentiellement aux sociétés d’assurance au détriment des mutuelles. Pour ceux qui cotisent depuis longtemps dans le cadre mutualiste c’est un peu rude.

Les contrats Assurance complémentaire santé  d’entreprise ont rapporté 912 millions d’euros de cotisations supplémentaires. Du coup les contrats des particuliers ont régressé de 274 millions.

Pourquoi ? Simplement parce que la hausse des contrats collectifs est de 1,5 millions de personnes et par le principe des vases communicants corrélativement la baisse des contrats individuels est de 1 million. Donc 500 000 personnes ont une couverture santé qu’ils ne possédaient pas auparavant.

Et à qui profite cette manne ? Aux assureurs dont le chiffre d’affaires se situe à 11,4 milliards d’€ sur  35 milliards d’euros de cotisations collectées. Les institutions de prévoyance se maintiennent à 9,1 Milliards d’€ alors que les mutuelles dévissent à moins de 15 milliards d’€

Dans le même temps les moyens requins mangent les petits et le nombre d’organismes de santé est passé depuis 2016 de 534 à 492 dont 365 mutuelles, 102 sociétés d’assurance et 25 institutions de prévoyance

Et les petits poissons ? Pour ceux qui n’avaient pas les moyens et se dispensaient d’un contrat les dispositions en vigueur sont un plus, même si les contrats souscrits contiennent parfois les dispositifs minimum et s’il faut en plus souscrire individuellement des options. Pour ceux qui avaient mieux, ils ont dû faire un choix. Pour les retraités, les chômeurs il y a la portabilité qui leur permet ensuite de bénéficier du même contrat. Economiquement ce n’est pas toujours simple et administrativement c’est souvent complexe.

En fait, ce n’est une bonne affaire pour personne. 4% de perte sur les contrats collectifs, avec un taux de prestations reversées de 74%, alors que les contrats individuels (même si leur quantité a baissé) ont enregistré une hausse bénéficiaire de 4% et un taux de prestations reversées de 86%.

Trouvez l’erreur !

Gilles DESNOIX

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